Ce récit concernant plusieurs conflits, je ne sais pas où le caser.
Je laisse le soin aux administrateurs de le remettre, éventuellement, dans la bonne case.
Les quatre frères Le Pogam sont les cousins de la mère de mon épouse.
Je vais essayer, je dis bien essayer, de faire un résumé du résumé.
Marcel Le Pogam
Né en 1923 au Petit Kergrenn à Quéven de parents agriculteurs.
Aujourd'hui, en 2019, il habite toujours à Quéven avec Maria, son épouse d'origine vietnamienne.
Mon épouse et moi leur rendons régulièrement visite.
Infos extraites du livre
1944-1945 entre Scorff et Laïta
Gestel, Guidel, Quéven dans la poche de Lorient
Liv'Editions
- Spoiler:
- Rejoint la Résistance en 1943
Participe à des actes de sabotage contre les troupes allemandes dans le secteur de Lorient.
Arrêté par une patrouille allemande à Vannes en avril 1943, il est conduit à la Kommandatur pour interrogatoire.
Marcel est emmené dans le bureau d'un officier allemand situé au premier étage.
A un moment, cet officier quitte précipitamment son bureau (appelé ailleurs ?).
Marcel n'hésite pas une seule seconde : il s'enfuit en sautant par la fenêtre.
Il ne sera pas rattrapé.
Arrêté de nouveau par les Allemands avec son frère Pierre en août 1943 lors d'une rafle du côté de Kerlin-Bastard, avec quelque 300 autres hommes.
But de cette rafle : envoyer tous ces jeunes Français travailler de force dans les usines en Allemagne.
Encore une fois, Marcel réussit à s'échapper en traversant le réseau de barbelés du cantonnement de Meneguen où il était retenu prisonnier.
Il rejoint de nouveau le maquis et est intégré au 6ème bataillon des FTPF.
Promu sergent en décembre 1944.
.../... Poursuite de la guerre contre les Allemands puis, très rapidement, l'Indochine, encore occupée par les Japonais.
"Ils ne se rendaient jamais" me raconte Marcel.
Un jour, lui et ses hommes entrent dans un village.
Marcel a un FM entre les mains.
En passant sous un arbre, un Japonais qui s'y était caché, lui tombe dessus - au sens proche - et essaye de lui arracher son FM dans le but de tuer le maximum de soldats français avant de mourir.
Le tirailleur sénégalais qui était juste derrière a tué le Japonais d'un coup de machette.
Marcel était dans les troupes coloniales.
Il est resté six ans en Indochine.
Après les Allemands, les Japonais et les viets-minh, Marcel est parti faire la guerre en Algérie jusqu'en 1962, après deux courts séjours au Maroc et au Sénégal.
Marcel, de 1943 à 1962, quatre guerres à lui tout seul !!!
Après la guerre d'Algérie, il a fait une deuxième carrière dans le civil.
Très sportif, il a été pendant de nombreuses années professeur de judo à Quéven.
Pendant de nombreuses années, son épouse Maria a tenu un stand de cuisine vietnamienne aux halles de Merville à Lorient.
Aujourd'hui, à 96 ans, Marcel ne conduit plus mais il travaille toujours régulièrement dans son jardin.
Pierre Le Pogam
Son frère Pierre ne parvient pas à s'échapper.
Il fut donc envoyé en Allemagne.
Il mourut très peu de temps après la Libération, suite aux maladies, à l'épuisement, la malnutrition, les mauvais traitements, etc...
Jean-Michel Le Pogam
Né en 1921 à Quéven.
C'était l’aîné des quatre frères Le Pogam.
Infos extraites du document (prêté par Marcel) :
Houat : journées des 14, 15 et 16 décembre 1944
Enquête de Jean Pauchard, Hélène Le Friec-Pauchard et Hélène Pauchard
Récit de Hélène Le Friec-Pauchard
Engagé dans la Marine Nationale, quartier-maître canonnier à bord du patrouiller ABEL ALAIN en décembre 1944.
Mission : assurer la défense militaire des deux petites îles de Hoëdic et de Houat.
En plus des membres de l'équipage, des militaires sont embarqués sur LE MINEUR et l' ABEL ALAIN.
Houat, vendredi 15 décembre 1944
Le fortin des Béniguets au nord de l'île est occupé par trois soldats américains : Dany, un sergent, Tony sont le surnom est Tango et Bill, plus âgé.
Juste avant l'appareillage à La Trinité-sur-mer :
Adelina Yvon reconnait Jean Le Pogam.
Elle allait aux pommes avec sa tante à Ploemeur.
"Je me demande bien ce qu'il fait à regarder et à tripoter ce canon toutes les cinq minutes !" dit-elle à son mari avant de descendre en bas se mettre à l'abri des vents glacés.
A 09H25, dans la brume près des îlots du Béniguet, l'ABEL ALAIN se retrouve soudainement face-à-face avec deux patrouilleurs allemands qui ouvrent immédiatement le feu.
Jean Le Pogam reçoit un projectile de 20 mm.
Il est grièvement blessé sous l'omoplate gauche.
Le sergent américain est blessé par un éclat ou un balle à l'épaule droite.
.../... Jean Le Pogam respire encore.
Le jeune sergent américain blessé saigne des deux côtés de la bouche.
Ses deux compatriotes lui donnent à boire.
Il n'arrive pas à avaler.
Les marins français survivants et les trois soldats américains vont être faits prisonniers par les Allemands.
Le soldat américain blessé mourra quelques jours plus tard à l'île de Groix.
Le corps de Jean Le Pogam sera retrouvé par les jeunes de l'île le lendemain matin.
Il repose au cimetière paroissial de Quéven.
Yves Joseph Le Pogam
Né en 1931 au Petit Kergrenn à Quéven.
Fusilier-marin breveté commando, membre du Commando François en Indochine.
Après avoir été fait prisonnier, exécuté par les viets-minh à Ninh Binh le 29 mai 1951.
La 13ème session du cours du BAT fusilier-marin (2001) porte le nom de "Cours Le Pogam".