L'ile est peuplée d'oiseaux et de mammifères apportés par l'homme, des moutons, des mouflons sujets maitrisés car élevés sur les iles de la baie, des rennes ont été également déposé sur une ile, et comme c'est un excellent nageur il a eu tôt fait de rejoindre la grande ile et se développer, des lapins, des chats amenés par les premiers habitants (chasseurs de baleines, ouvriers des usines de fabrication des huiles) bien entendu ils sont répandus sur la grande terre surtout sur la partie Est.
Aucun arbre ne recouvre les Kerguelen donc tous les oiseaux nichent au sol pendant la période d'été (novembre à avril) et là les chats délaissaient les rabbits pour les pétrels, sternes et autres, pour les lapins qui détruisent la végétation avec leurs terriers l'enracinement étant fragilisé les vent violents arrachent tout, la myxomatose régulant tant bien que mal la population pendant l'été plus les prélèvements pour les casses croute et les chats qui se rabattent dessus en période d'hivers.
Fin 75 suite a la pression de quelques scientifiques, deux chasseurs professionnels sont embauchés en France par TAAF pour une campagne de chasse aux chats, un 3ème est recruté sur place parmi les hivernants.
Le recrutement se faisait sur la base du volontariat une des critères était la motivation donc la plus concrète suivant le nombre de chats tués pendant l'hivernage.
Quelques fusils de chasse (à un coups : des simplex de MF) des cartouches étaient détenu par le chefs de district et il était possible de réserver pour une journée de chasse, en règle général c'était pour une sortie lapins qui vu le nombre permettait de ne pas rentré bredouille, le ou les lapins étaient confiés aux employés Réunionnais qui vous préparaient une succulente “rougaille”.
Pour ceux qui voulaient corsé la partie de chasse la bête de choix était le chat, il fallait marcher plusieurs kilomètres, et l'approche se faisait à la méthode sioux, (tenir compte du vent, du relief) il fallait l'approcher à moins de trente mètre car les cartouches (N°4) étaient de bas de gamme ainsi que les fusils qui en avait vu des sévères, si l'on avait réussi son tir on pouvait être fier d'autant plus qu'avec 5 queues de chats présentées au responsable de la COOP vous receviez une pellicule 24X36 - 20 poses.
Notre travail à la centrale nous donnait un jour de repos tous les 5 jours (après notre service de nuit ou sauf imprévu on pouvait sommeiller de 23h00 (passage sur 1 seul GE) à 04h00 (sur 2 GE le boulanger mettait la pâte au four) donc si pas de soucis après le relève et quelques heures de sommeil il fallait s'occuper, pour moi si le temps le permettait et bien que cela était déconseillé de partir seul c'était souvent des sorties terrains, pêche, chasse je précisais à mes collègues mon itinéraire et je redoublais de prudence.
La mission des chasseurs en plus du tir était de faire des relevés : poids, taille, sexe, contenu stomacal, zone de repérage, ce n'était plus du travail d'amateur comme je l'avais pratiqué pendant l'hiver, les armes : des 3 coups semi auto chambré 76mm, cartouches culot long de N° 2, chacun une musette sac a dos, une pour le casse croute du midi les 2 autres pour le matériel et la trousse de première urgence, nous avancions en ligne espacé de 100 mètres environ le premiers qui repérait un greffier le signalait par un signe et nous bifurquions dessus avec discrétion car le plus important était de repéré dans quel trou (terrier de lapin) il s'était réfugié,pour le faire sortir nous utilisions des fumigènes à renard placé à 1 ou 2 entrées, à mesure que les fumées sortaient on se déplaçait car il n'était pas rare d'avoir entre 5 à 10 sorties de fumée sur diamètre d'un dizaine de mètres et quand ça déboulait on était souvent deux a faire feu il n'avait pas beaucoup de chance d'en réchapper, parfois il ne sortait pas alors avec un pelle US on défonçait les galeries souvent il sortait quand on arrivait sur lui ou alors on le trouvait asphyxié.
Nous utilisions pour nos déplacements un Dodge 4x4 et nous partions du lundi au samedi sans revenir sur la base, car il faut savoir que sur l'ile plusieurs cabanes plus ou moins bien équipées étaient dispersées pour servir d'abri aux scientifiques lors de leurs sorties, mais toutes permettaient de manger chauds et de dormir à l'abri, certaine avait un petit chauffage fioul très pratique pour sécher les chaussettes et les bottes, tous les jours nous faisions un trajet d'une vingtaine de kilomètres, la toilette était réduite au minimum les mains, les dents, l'endroit qui gratte quand il fallait, mais pas toujours car l'eau ne dépassait pas les 10° souvent moins, un retour à la nature.
Parfois une zone ne possédait pas d'abri, donc pour dormir on attelait une caravane de confection local, la caisse du 4x4 servait de "mess".