par jean-claude le coq Lun 21 Déc 2009 - 20:08
Salut à tous.
Michel,tu nous flattes,mais c'est un vrai bonheur-tout simple-que de savoir que ses souvenirs
sont partagés, avec intérêt,par notre communauté d'anciens.Pour les photos,j'ai bien quelques
boîtes de diapos 66,mais n'étant pas encore équipé pour les scanner,je remet cela à plus tard.
Je vais donc me creuser la mémoire pour retrouver quelques souvenirs évoqués par les belles photos de Jypi:La Seine,ses vaporistes et leur chaufferie sauna.J'ai du naître
trop tard car mes rêves de marin reviennent le plus souvent vers les machines à vapeur ou mes
quelques expériences de voile (mais non je ne l'ai pas dit-à voile et à vapeur!..)
La Seine embossée à Vaïrao, c'était souvent l'annonce d'évasion et de détente sur la Côte Est ou dans dans la presqu'ile de Taravao où disait-on, vivaient retirés de la civilisation quelques
vielles gloires d'avant guerre?..Quelquefois en soirée nous étions attirés par la frénésies des percussions et les odeurs de feux à la bourre de coco,mais nos relations avec les Tahitiens-
quoique sympathiques n'ont guère eu le temps de s'épanouir.Les missions se succédaient et pour
moi la plus marquante fut celle où (pendant la visite de De Gaulle,je crois?) assez loin de
Muru nous avions pu observer "le nuage", puis de façon tout à fait inattendue, l'alarme
radioprotection s'est déclanchée sous l'action de fine gouttelettes tombant d'on ne sait où
dans un ciel toujours bleu..,La météo réserve souvent des surprises et on ne les maîtrisera
pas de si tôt.Donc arrosage en pluie et "Stade Zéro"du moins pour la machine qui elle n'avait
pas de portes coulissantes en bois comme notre passerelle.
Le Commandant Mioche,ses officiers et son Pilote Joseph Cousquer, décidèrent que l'atoll de
Fakarava était celui dont la passe permettrait-avec prudence-l'accès le plus facile aux dix mètres de tirant d'eau de notre pétrolier en charge.
Fakarava,un atoll immense,quasiment vierge,d'une incroyable beauté,aussi bien au regard d'un
timonier de dix-neuf ans qu'à celui des plus anciens.Mais avant toutes choses, dès que nous fûmes mouillés,ce fut la valse des lances incendie,balais brosse et teepol.Tous aspergeaient
et frottaient énergiquement un peu partout, nous notre passerelle,sans bien savoir où porter nos efforts,et cela en parka sécu sous un soleil au zénith.
Après cette corvée nous avons pu-récompense méritée-descendre à terre,s'essayer à déguster quelques noix de coco,débusquer les crabes ,et surtout avec palmes,masques et tubas,découvrir la splendeur du lagon:coquillages étonnants et variés,poissons multicolores,voire géants comme les "napoléons",aussi les énormes bénitiers aux aux lèvres mauves et mouchetées de jaune et
pourpre.Quand même aussi quelques petits requins de lagon,et la "pétoche" d'en voir surgir de plus gros de la passe toute proche...Un film de Cousteau -grandeur nature- pour beaucoup d'entre nous c'était un rêve réalisé...Rêve de courte durée que ravitaillement, manoeuvres et
tours de quart ne réussirent quand-même pas à nous faire oublier.
Retour à l'embossage, quelques indispositions,fièvres et vertiges "amibiens" valurent à certains une semaine au centre de repos de Mataïa,j'en étais, je n'aurai pas voulu louper cela,la liberté près d'une nature encore préservée et du Musée Gauguin- que demander de plus au CEA?..Ah si,au fait,il paraîtrait qu'il n'y a pas d'amibes à Tahiti?..
Voilà pour les souvenirs de "soleils" tropicaux qui après plus de quarante années refont
surface par une après midi neigeuse de veilles de fêtes...
Amitiés à tous
J-Claude