Bonjour à tous,
Je viens de découvrir ce site qui me concerne aussi, car c'est un pan de mon histoire personnelle.J'étais QM2 Radio de l'Etat Major ALESCLANT, et j'étais à bord du Surcouf, alors navire Amiral, lors de la catastrophe qui survint dans la nuit du samedi au dimanche 6 juin 1971, le jour de la fête des mères, à 4h06, peu de temps après avoir passé le détroit de Gibraltar. Opérateur radio, je venais de terminer mon quart de 00h00 à 04h00, où tout s'était bien passé, et où nous n'avions pas eu de messages particuliers. J'étais couché dans ma bannette depuis 2 minutes, talement nu tant il faisaint chaud, lorsque j'ai entendu des craquements et senti des soubresauts. J'ai eu l'impression que le batiment raclait le fond de la mer. Sans réfléchir, j'ai bondi de ma bannette supérieure, le mazout m'arrivait déjà à hauteur de la taille (les cuves se trouvaient dans ma chambrée et sous le choc s'étaient ouvertes) et toujours instictivement, je suis monté par les escaliers dans le noir absolu, en tournant toujours à gauche et me suis retrouvé sur le spardek. Si j'avais touné à droite, c'était la boulangerie, le lieu du choc ,et je ne serais peut-être plus là pour témoigner.
Cinq minutes après moi, qui vois-je arriver sur le spardek ? l'Amiral DAILLE (4* tout de même) en short. Le caucasse de la situation, moi à poil devant l'Amiral, ne m'est apparu immédiatement car nous avions d'autres soucis. Comme nous naviguions en escadre, les différents bâtiments étaient distants de plusieurs miles. Le Surcouf ayant été coupé en deux à 90%, il n'y avait plus d'alimentation électrique et nous ne pouvions pas envoyer de message de détresse !!. Sur le Spardek, il y avait une boîte à fusées. Hélas, elles étaient toutes VERTES ! aucune de rouge. Ce n'est qu'après de longues minutes que nous avons pu trouver une lampe torche pour faire du Scott. C'est ainsi, grâce à des signaux lumineux que nous avons pu être secouru environ 4 heures après le choc. Après, je vous passe les détails, descendre par une échelle de corde dans la mer, monter dans un canoé pneumatique, et ramer jusqu'au bâtiment qui venait nous porter secours l' Arromanches et rentrer à Toulon à petite allure car on remorquait le Surcouf. Puis soudain, l'avant s'est désolidarisé est a coulé. Le SUR avait disparu, il ne restait que le COUF (blague de l'époque)
Je suis heureux de vous faire partager mon histoire car c'est ainsi que je l'ai vécue, et, depuis 36 ans, elle reste présente à ma mémoire.
Au plaisir de lire vos commentaires
Amicalement
J.F