par MOINIER Jean-Paul Mar 14 Avr 2009 - 19:48
Bonjour à tous ceux qui étaient à bord du SURCOUF le 6 Juin 1971.
Le SURCOUF a été mon 1er embarquement à la sortie de Maistrance, début 71.
J'étais jeune QM Maistrancier (19 ans)et le souvenir que j'ai de cette date est comme beaucoup d'entre nous, marquée à vie dans ma mémoire.
J'étais de quart de 00h00 à 4h00 à la machine AR, où tout s'était bien passé, puisque nous faisions route vers Toulon pour participer à la revue navale.
A la fin de mon quart, je suis remonté sur le pont pour aller vers l'avant où se trouvait le poste des choufs (sur le SURCOUF, nous ne pouvions nous rendre de l'avant vers l'arrière par la coursive, il fallait passer par le pont extérieur; seul par gros temps nous pouvions passer par la machine AV).
Il y avait à peine 2 ou 3 minutes que j'étais allongé que le bâtiment a pris une gite énorme, dans un craquement assourdissant, et tout le monde s'est fait virer des bannettes...
S'ensuivi un calme impressionnant, puis une ruée quasiment dans le noir vers l'avant du bateau où nous nous sommes retrouvés sur la plage AV.
Je me souviens que l'équipage de l'état major avait ses quartiers tout à l'avant, et que les trappes d'accès donnaient sur le pont avant avait été soudée, car non étanche par gros temps !!
Je ne me souviens plus comment je me suis retrouvé dehors, mais je garde le souvenir d'un chouf canonnier qui dormait au dessus de ma bannette, un gars très corpulent dont je ne me souviens plus le nom, et qui faisait avaler des rasades de rhum ramené des Antilles d'où nous venions, à ceux qui lui semblaient un peu pâlot... je revois cette image un peu décalée assez souvent, quand il m'arrive d'aborder cet accident...
Puis, nous sommes passés par bâbord pour rejoindre l'arrière du SURCOUF, avant d'être transférés, du moins pour moi, vers le TARTU, puis sur l'ARROMANCHES une fois arrivés à Carthagène.
Faisant partie des choufs célibataires, je suis resté à Carthagène 1 mois pour préparer le remorquage vers Toulon, et surtout après y avoir désincarcéré les corps de nos camarades qui étaient enchevêtrés dans l'amas de ferraille.
Il en restait 7 sur les 9 coincés dans la chaufferie Av, 2 étant partis avec la partie avant qui a sombré.
De mémoire, je crois me souvenir que les 2 dont les corps n'ont pu être récupérés étaient le SM MARTY et QM L'HOSTIS.
Puis le GUEPRATE est venu à Carthagène récupérer les corps désincarcérés et remorquer le SURCOUF sur Toulon.
Parmi les disparus dans cet accident, dont il n'est plus important de chercher aujourd'hui à en connaître les circonstances précises, j'avais un très bon copain, il était chouf mécano et s'appelait Patrick SEMOISE.
Voila, des anciens du SURCOUF, je ne me souviens (malheureusement) que de 2 noms :
- Marc BOUGOIN (QM Mécano)qui était de la région de Tours (me semble-t-il).
- Alain MOISO (QM Elarm), qui était d'ETHEL et qui est le parrain de mon 1er fils.
Pour ce dernier, nous nous sommes perdus de vue il y a plusieurs années maintenant.
Il était directeur commercial chez ALLIBERT (salons de jardin en plastique) et habitait dans la vallée de Chevreuse (78) à DAMPIERRE.
Pour terminer là mes bavardages, j'ai embarqué par la suite sur l'EE MAILLE BREZE, puis sur le PA FOCH, avant de retourner à la vie civile en Juillet 75.
J'ai comme chacun de nous bien noté la date du 6 Juin 2009 à Lorient, mais devrais confirmer prochainement, mon emploi du temps en juin étant particulièrement chargé.
Amitiés à tous, et merci à P'tit Louis de cette belle initiative.
Jean-Paul, qu'on appelait le ZÈBRE... devinez pourquoi !