par Patt Lun 2 Juin 2008 - 21:28
Je voudrais apporter quelques précisions sur le Pélican
J’en ai fait l’armement.
J’ai embarqué tout jeune second maître d’à peine 20 ans au milieu 1966. Le commandant était bien le maître principal timonier Caravagno qui venait de l’Argonaute et qui est reparti en 68 aux sous marins.
A cette date, les anciennes cales à thon étaient démolies et l’aménagement en cales torpilles avait commencé. ( ces cales étaient des soutes réfrigérées pour congeler les thons).
Ce bateau s’appelait bien le Kerfany et faisait partie d’un armement de Concarneau. Il est encore cité dans des statistiques de pêche de l’ORSTOM en Septembre 1965, sur lesquelles je suis tombé cette année. Il a donc terminé sa dernière campagne en Septembre 1965.
Plus précisément, il pêchait plus souvent au large de Dakar. Il était équipé de lignes pour la pêche aux appâts vivants. Le long du bord, il avait plein de gamelles fixées au plat bord pour y mettre des vifs.
Il partait de Concarneau avec un équipage restreint qu’il complétait à Dakar avec des Sénégalais, qui occupaient le poste avant (qui est devenu le poste équipage).
C’était certainement le plus gros thonier du golfe de Guinée, tous les autres bateaux qui pêchaient avec lui jaugeaient autour de 220T.
La Marine Nationale l’a acquis pour je crois me souvenir 1 000 000F.
Il n’avait qu’un moteur Bauermeister and Wain lent, attelé directement sur l’hélice. Ce qui oblige donc à stopper le moteur pour le relancer en marche arrière. Le moteur tournait entre 100 et 200T/mn. Ce moteur avait un cylindre compresseur pour gonfler les bouteilles de lancement.
Il avait également 3 groupes électrogènes Baudouin DK4 et DK6.
En moteur annexe, il était équipe d’un moteur à pistons libres Junker pour gonfler les bouteilles d’air de lancement torpilles à 200bars.
La Marine l’a équipé d’un radar Decca.
La DCAN a monté un treuil de relevage du « filet » en courant alternatif qui n’a bien sûr jamais fonctionné, et qu’il a fallu remplacer par un moteur continu.
Les essais ont été effectués avec Bertola que j’avais connu comme 5 galons prof de diesel à Maistrance.
De début 67 à fin 68 nous passions très souvent les semaines à Saint Tropez pour faire des essais de torpilles avec l’atelier de la DCAN de la Foux. Par la suite cet atelier s’est équipé d’un petit catamaran pour les repêchages.
Bien que j’aie encore des tripes, j’en ai vomi et revomi une grande quantité sur « cette péripapéticienne de barcasse » entre Cepet et Porquerolles. Pour me consoler, je savais que « TOUT LE MONDE » était malade par très mauvais temps, même le chien Pelo.
J’ai beaucoup d’anecdotes souvenir de cet embarquement, si ça intéresse quelqu’un……………