par BONNERUE Daniel Mar 20 Juin 2006 - 18:30
Je vais évoquer une autre "mascotte" particulière : en effet mon copain René BAIL avait en Algérie son propre chien, un berger allemand nommé
Lascar, qu'il emmenait partout avec lui, sauf lorsque la place manquait, par exemple dans les hélicos en opération.
Dans ces cas là, il nous le confiait et le chien était devenu le "gardien de la vertu" de ma femme.
Tout le monde connaissait
Lascar au fort Lamoune (Premar IV), y compris l'amiral Géli Préfet maritime, mais aussi à Nemours ou à Arzew.
Il faudrait aussi citer des cafés et des restaurants d'Oran, sans oublier les petits cireurs dans les rues qui changeaient de trottoir à son approche ; pourtant nous lui mettions sa muselière.
- Spoiler:
Pour revenir à l'origine, en 55 des gendarmes avaient donné à René deux chiots, deux mâles, de la même portée.
A tous les deux, ils faisaient tellement de dégâts dans la piaule de mon copain lorsqu'il s'absentait momentanément, qu'il avait dû en donner un à des amis.
Il avait donc gardé Lascar.
J'ai connu "Lascar" déjà âgé de trois ans en 58, alors que j'étais encore célibataire.
Je me suis marié début 59 et j'ai fait venir ma femme en Algérie.
Nous habitions une villa en bord de mer située à quelques kilomètres à l'ouest de Mers el-Kébir.
Lorsque René BAIL partait en opération avec la DBFM ou avec les commandos-marine, il ne pouvait prendre son chien qui aurait pris la place d'un bonhomme dans un aéronef.
Nous gardions donc le chien à la maison.
Dans notre chambre le lit était situé dans un angle de la pièce.
Lorsque Lascar est venu pour la première fois, durant la nuit ma femme me fit le reproche de ne pas lui laisser assez de place dans le lit en la coinçant contre le mur : c'était notre invité qui s'était installé sur le lit et qui nous poussait.
Nous avons donc observé sa "méthode".
Il guettait jusqu'à détecter ce qui lui semblait être la respiration de gens qui dorment calmement, à ce moment il montait les pattes de devant sur le lit, il attendait un peu, s'il n'y avait pas de réaction de notre part, le train arrière suivait.
Il restait debout un moment, puis s'allongeait doucement et nous poussait pour se faire une bonne place.
Nous aurions eu affaire à un chihuahua ça n'aurait posé aucune difficulté, mais un berger allemand...
J'ai évoqué plus haut la "vertu" de ma femme.
Dès la fin mars, celle-ci fréquentait la plage qui se trouvait à une dizaine de mètres de notre villa, il y avait juste un chemin à traverser et elle était sur le sable.
Lascar la suivait et s'allongeait sur une natte à côté d'elle.
Si elle allait se baigner, il allait nager à ses côtés.
Si un "dragueur" venait l'importuner, Lascar commençait par grogner pour prévenir, mais sans bouger.
Ma femme prévenait de ne pas insister, (c'est du moins ce qu'elle me racontait...) au risque de se procurer de "gros ennuis".
Si le mec insistait tout de même, il se retrouvait avec une grosse bête debout les pattes posées sur ses épaule, la gueule grande ouverte avec des "gousses d'ail" dissuasives bien en évidences et des grognements particulièrement significatifs.
Ma femme et Lascar.
imageshack.us
Je suis désolé pour vous, mais là elle n'est pas en maillot de bain !
Dernière édition par le Mar 20 Juin 2006 - 20:23, édité 3 fois