par Chris07 Sam 15 Jan 2011 - 21:13
Effectivement pour ce qui concerne le montage de la barrière d'arrêt, la partie suppérieure est reliée à la pointe des mâts par ce qu'on appelle une bosse cassante (boucle en nylon qui casse dès que l'avion tire sur la barrière).
La partie inférieure est reliée à la base des mâts par bosse cassante également, mais aussi à des sacs de barricade disposés de chaque côté du pont et reliés d'un côté au pont d'envol par une grosse manille et de l'autre côté à la barrière.
Suivant le type d'aéronef qui se présentait à l'appontage, on plaçait un (pour alizé) ou trois sacs (réacteurs).
Dans ces sacs étaient disposés des torons de câbles en nylon disposés en aller-retour sur la longueur des sacs et qui s'étiraient, sous l'action de la traction générée par l'avion, jusqu'à cassure les uns après les autres.
Chaque toron opposait donc une certaine résistance à la traction avant cassure et permettait ainsi de ralentir progressivement l'avion jusqu'à l'arrêt complet de celui-ci.
Je dois dire que je n'ai, pour ma part, jamais vu fonctionner cette barrière en réel (sauf sur film à l'EPPE).
Par contre lorsque nous étions en océan indien, puisque nous travaillons sans terrain de déroutement, nous nous entraînions très souvent au montage de cette barrière.
Le temps impartit pour cette opération était fixé entre trois et quatre minutes, les équipes PEH et IA positionnées à leur poste d'appontage réglementaire.
Grâce à cet entrainement soutenu nous étions parvenu à un score de moins de trois minutes pour le montage complet et repositionnement des équipes au poste d'appontage, pont vert pour l'avion.
Minutes gagnées précieuses pour le pilote en attente d'appontage. précision également concernant les sacs de barricade.
Chacun d'eux contenait un certain nombre d'éprouvettes de test qui permettaient de vérifier le bon état de chaque sac.
Pour ce faire, périodiquement, une éprouvette était prélevée dans chacun des sacs, puis avec l'aide d'un tracteur de pont d'envol, on étirait celle-ci jusqu'à rupture.
On mesurait alors sa longueur et la différence entre éprouvette étirée et non étirée devait rester dans une tolérance maximum.
Si non le sac était réformé.
Chaque sac avait une durée de vie déterminée et possédait donc autant d'éprouvettes nécessaire pour sa durée de vie.
Autre précision, en cas de montage de barrière pour un Crusader, un ensemble de tremplin était positionné en entrée de barrière fixés au pont afin de permettre au nez de l'appareil de se relever lors de l'engagement de celle-ci.
Pour la raison je vous rapporte à des photos d'appontage de Crusader, vous pouvez constater que celui-ci, après l'impact du train principal, se cabre sur son train avant et de ce fait le nez de l'avion est très proche du pont.
Il est donc nécessaire de le forcer à retrouver une position idéale pour que la barricade l'enveloppe convenablement.
J'espère que ces explications répondent en partie aux interrogations.
- Pour répondre à la question sur les catapultages au sabre.
Ceci est une tradition qui perdure toujours même sur le CDG, j'ai eu l'occasion de la pratiquer quelquefois en tant qu'officier de lancement.
Cette tradition est réservée pour le dernier catapultage d'un pilote, manière de l'honorer pour son parcours sur les ponts d'envol.
Cette tradition est toujours assez émouvante car entre pilotes et officiers de lancement se nouent toujours des rapports particuliers et amicaux et voir partir un ami est toujours une émotion forte.