La mosquée Bohra : en remontant la rue Lafayette vers le sud, de nombreuses boutiques, plus ou moins bien achalandées sont tenues par les membres de la communauté Dawudi Bohra appelés plus communément « karana ».
Leurs ancêtres, originaires du Gujerat (Inde), faisaient du commerce maritime, dans l’océan Indien, au rythme des moussons depuis le 3ème siècle.
Progressivement, ils se sont installés dans les comptoirs (Majunga et Nosy Be). En 1875, ils formaient à Nosy Be une communauté d’environ 200 personnnes dont une partie se déplaça à Diégo au moment de l’arrivée des français en 1886.
Leur installation dans l’ancien quartier de l’Octroi leur permettait d’ « intercepter » les produits venant de la brousse avant qu’ils aient à payer les taxes pour leur entrée en ville.
La communauté Bohra est forte à Diégo d’environ 600 membres.
Sa conversion à l’islam chiite remonte en Inde à l’an 1000 après J.C.
Reconnaissables à la barbe et au bonnet islamique « topi » pour les hommes et au port d’une tenue avec capuche « ridha » pour les femmes, ils vénèrent un chef spirituel dont l’autorité est grande et dont le portrait orne les magasins et divers objets courants.
La mosquée Bohra comporte plusieurs parties, dont la salle de prière qui est remarquable par ses dimensions, sa clarté et sa sobriété. Occupant l’emplacement d’une ancienne mosquée devenue trop vieille et étroite, l’actuelle a nécessité dix ans de travaux avant son inauguration en 1992.
Rien n’a été laissé au hasard : lustres d’Egypte, marbre d’Inde, frises en dorures, le tout réalisé par des ouvriers venus de Bombay.
Le financement a été assuré dans son intégralité par la communauté locale.
Elle n’est ouverte qu’aux heures de prières mais se visite sur demande et en observant certaines règles de conduite.
Spécificité de cette communauté, le muezzin appelle à la prière trois fois par jour.
Il est probable que la coutume locale de faire l’aumône le vendredi est due au Bohras.
Toutes les boutiques possèdent une petite boîte en fer contenant des piécettes destinées à être distribuées aux mendiants.
Source : Extrait de la brochure "A la découverte de Diégo-Suarez", éditée par l'Association AMBRE, créée en 2001 par des amoureux de Diégo-Suarez et qui a pour objet de préserver, entretenir, promouvoir, réhabiliter et faire connaître le patrimoine historique de la ville et de la province d' Antsiranana.