par BONNERUE Daniel Sam 15 Juil 2006 - 22:08
Deux processus majeurs sont mis en œuvre dans l'utilisation de l'énergie nucléaire :
1) • La “fission” (séparation), qui est la brisure par une collision de neutrons avec un noyau lourd (U ou Pu) en deux ou plusieurs noyaux plus légers et la production de neutrons rapides, entraînant une libération d'énergie E suivant la formule E = mc², dans laquelle m représente la masse manquante après l'impact et c la vitesse de la lumière.
Il existe deux manières de libérer l'énergie de fission produite :
1.1 - libération totale et immédiate : bombe “A” (nucléaire)
1.2 - libération domestiquée : réacteurs de centrales nucléaires de production d'électricité, chaufferies nucléaires de propulsion navale. Seule l'énergie thermique est utilisée pour produire de la vapeur d'eau et faire tourner des turbines. Les inconvénients majeurs du processus sont la production de déchets radioactifs ayant des périodes parfois très longues (exemple : 24.000 ans pour le Plutonium) et le rayonnement radioactif ambiant.
2) • La “fusion” (association), qui est la production d'un noyau d'Hélium 4 et d'un neutron à partir du fusionnement de deux noyaux légers d'isotopes de l'Hydrogène, processus identique a celui qui est en œuvre dans le Soleil et qui libère une énergie considérable, notamment thermique, sans théoriquement produire de déchets comme c'est le cas avec la fission.
Il existe également deux manières de libérer l'énergie de fusion :
2.1 - libération instantanée : bombe “H” (thermonucléaire)
2.2 - libération domestiquée : réacteurs de fusion par production d'un plasma (gaz ionisé) à très haute température (T°>1.10^8 K soit une température comprise entre 100 et 200 millions de °C). On estime qu'il faudra encore une cinquantaine d'années avant de (peut-être) pouvoir mettre en service ce type de réacteur tellement il reste de problèmes physiques et techniques à résoudre. Jusqu'à maintenant, les prototypes en fonctionnement dans le monde (JET, Tore Supra, etc...) n'ont pas permis d'obtenir un bilan énergétique positif, ni même un auto-entretien du processus de fusion au delà de quelques minutes. Au cœur du Soleil et compte tenu de la masse, la température 14 MK<T°<15 MK est suffisante pour auto-entretenir la réaction. Sur terre et en fonction du faible volume du plasma créé et de sa grande surface d'échange, il faut générer une très haute température de 100 MK <T°< 200 MK qui a pour effet d'arracher pratiquement tous les électrons autour des noyaux en ne produisant ainsi que des ions positifs. Le plasma créé porte donc une charge globale positive et est ainsi sensible aux composantes des champs magnétiques (toroïdal et poloïdal), ce qui va permettre de le confiner dans un espace défini, en l’occurrence une chambre toroïdale (en forme d’anneau creux).
Le kelvin (symbole K, du nom de Lord Kelvin) est l'unité SI de température thermodynamique. Par convention, les noms d'unité sont des noms communs et s'écrivent en minuscule («kelvin» et non «Kelvin»). Pour clarifier la manière dont sont indiquées les températures, il est utile de préciser que le kelvin est la fraction 1/273,16 de la température thermodynamique du point triple de l'eau (H2O), et une variation de température de 1 K est équivalente à une variation de 1°C. Toutefois, à la différence du degré Celsius, le kelvin est une mesure absolue de la température qui a été introduite grâce au troisième principe de la thermodynamique. La température de 0 K est égale à -273,15°C et correspond au zéro absolu (le point triple de l'eau est à +0,01°C soit 273,16 K).
N'étant pas une mesure relative, le kelvin n'est jamais précédé du mot «degré» ni du symbole « ° », contrairement aux degrés Celsius ou Fahrenheit. À l'origine, en 1954 (10ème CGPM, résolution 3, CR 79), le kelvin s'appelait le « degré Kelvin », et s'écrivait alors °K. Le « degré » fut supprimé lors de la 13ème CGPM, en 1967 (résolution 3, CR 104) et son symbole devint K. Cependant, ne soyez pas étonnés si vous croisez encore le symbole «°K» dans mes textes, attribuez cette « violation » des règles à mon âge avancé… Le symbole MK signifie «million de kelvins» ou «million de degrés». A ce stade, les 273,15° de décalage entre l’échelle Kelvin et l’échelle Celsius peuvent être considérés comme une quantité négligeable.
Dernière édition par BONNERUE Daniel le Sam 10 Jan 2009 - 17:26, édité 3 fois