Article Ouest France.Photo Jan Plug.
Un costaud pour remorquer l'ex-Clemenceau
Le remorqueur « Anglian Earl » prendra en charge l'ex- « Clemenceau » pour l'amener jusqu'au chantier de démantèlement où il doit être déconstruit.
Les préparatifs sont en cours pour l'ultime voyage de l'ancien porte-avions vers l'Angleterre.
Le remorqueur Anglian Earl sera chargé de l'amener à bon port.
A moins d'un renversement de situation de dernière minute, l'ex-Clemenceau rejoindra très prochainement l'Angleterre.
La société Klyne Tugs de Lowestoft, dans le Suffolk, est chargée de l'opération de remorquage.
Mercredi, ses techniciens étaient présents à Brest.
Ils ont examiné l'ex-Clemenceau afin de déterminer les moyens techniques à mettre en oeuvre pour le remorquer.
Le remorqueur Anglian Earl prendra en charge l'ancien porte-avions.
L'opération de remorquage à destination du chantier anglais devrait durer quatre jours.
Construit aux Pays-Bas en 1987 sous le nom de Maersk Logger pour la compagnie danoise Maersk, l'Anglian Earl est un solide remorqueur de haute mer, d'ancrage et de ravitaillement.
Long de 69,70 m, équipé de 2 moteurs Mak d'une puissance totale de 12 000 chevaux, il affiche une force de traction au point fixe de 140 tonnes.
Travaux sur la coque
Fondée en 1892, la société Klyne Tugs fait référence dans le monde du remorquage tout comme Les Abeilles. Elle a été retenue par les Coastguards britanniques pour porter assistance aux navires en difficulté.
Quatre de ses remorqueurs sont positionnés en permanence à des endroits stratégiques autour des côtés du Royaume-Uni.
Du côté de la préfecture maritime de l'Atlantique, on confirme que des travaux sont en cours en vue de l'appareillage du Q790, nom officiel de l'ancien porte-avions.
Il s'agit d'installer à bord l'électricité, des feux de navigation ou encore le GPS.
Le Clem' effectuera son dernier voyage à destination du chantier de démantèlement de l'industriel Able UK, situé près de Hartlepool, dans le nord-est du pays.
Appel accepté
A quelle date l'ancien porte-avions quittera-t-il Brest ?
«Assez rapidement, répond-on à la préfecture maritime.
Mais aucune date n'est encore fixée.»
Pour sa part, Christian Bucher, de l'association brestoise AE2D, croit savoir que la date retenue est le 6 novembre.
Toutefois, le chemin de l'ancien porte-avions vers l'Angleterre n'est pas encore totalement dégagé sur le plan juridique.
Hier, les opposants anglais à sa venue ont remporté une petite victoire.
L'association Friends of Hartlepool a été autorisée à faire appel après le rejet de son recours le 29 septembre dernier, par la Haute Cour de Londres.
Les Friends of Hartlepool estiment illégale la dérogation accordée pour importer les 770 tonnes de matériaux amiantés que contient l'ex-Clemenceau.
Leur appel sera examiné à une date qui n'est pas encore déterminée.
«Maintenant que notre cas est en cours d'examen, nous allons écrire à toutes les parties pour obtenir l'assurance que le navire restera à Brest jusqu'à ce que le dossier soit tranché, ici, par la Justice», indique Gavin Sullivan, avocat des Friends of Hartlepool.
(Avec Jacques CARNEY.)