par Timonier Belladone Ven 7 Mai 2010 - 16:19
7 Mai 2010/7 Mai 1954. Cinquante six ans !
Comme je vois que personne n'en parle (salut Demichel, Tinto, Jaouen et quelques autres) je ne voudrai pas que cette journée se passe sans une évocation de la chute de Dien Bien Phu. Il n'y a pas de honte, la suite l'a prouvé et nous aurions sans doute bien ri si on nous avait dit que nous étions d'affreux colonialistes ! Les titres de Reconnaissance de la Nation qui nous sont parvenus quelques décennies plus tard prouvent le contraire. Nous avons fait la chose qui maintenant prête à rire parfois : notre devoir.
Le 7 Mai 1954, nous naviguions sous pavillon vietnamien depuis le 14 Février. Patrouille en Baie d'Along. C'est peu dire que nous pouvions peu de chose pour les pauvres gars coincés dans la cuvette. Mais la nouvelle nous a frappé en pleine figure. L'un de nous (Seillier, matelot sans spé) a joué la sonnerie aux morts, sur le pont, à la trompette bouchée. Et pas mal d'entre-nous ont pleuré, la Pacha en tête.
Voilà. Je ne voulais pas laisser passer cette date sans une pensée pour les copains. Ceux qui y sont resté et les quelques-uns qui restons aujourd'hui... Car, qui mieux que nous...
En mémoire de l'EV Sauvage, de Wassilieff, dit Popoff, de Sébastien le Cann, de Chavret, de Terranova, mon binôme, de René Heintz, de Poupon, de Bout-de-Bois, de Marest, de Le Delliou. Et de tous les autres, anciens marins d'Indo. J'avais juste 20 ans. Eux aussi pour la plupart.