par Kanail Dim 27 Nov 2016 - 13:24
Au sujet de la Glycine.
En février 1949, le Lieutenant de Vaisseau Alinat, officier en second du GERS, quitte Toulon pour rejoindre les combats d’Indochine et le croiseur léger Duguay-Trouin, bâtiment amiral de la division Navale d'Extrême Orient (DNEO), avec pour mission de créer un groupe de plongeurs en scaphandre capables d’effectuer diverses interventions mais aussi de s’opposer aux plongeurs ennemis.
Je cite : "Non contents d’occuper les rives et les îlots qui fourmillent sur le Mékong, les Viets ont lancé depuis trois ans des plongeurs, sans équipement, sans masque ni palmes, respirant en surface avec un simple roseau.
Très à l’aise dans les eaux noires et limoneuses du fleuve, ils coupent les amarres des bateaux et posent des mines sous les coques.
Ces interventions posent un problème quasi insoluble à la Marine Française.
Le 21 avril 1949 le dragueur de mines Glycine en patrouille sur le Mékong sombre corps et biens par 25 mètres de fond.
Il a sauté sur une mine actionnée de la berge.
Il importait que l’épave ne reste pas livrée aux incursions de leurs plongeurs car elle contenait armes, munitions, explosifs et matériels de guerre.
Le Lieutenant de Vaisseau Alinat se porta volontaire pour les récupérer et faire sauter les munitions si nécessaire.
L’Amiral donna son accord et accompagné du second maître Guy Morandière, son ancien compagnon du GERS, il réunit rapidement l’équipement nécessaire et mobilisa quelques plongeurs.
En pleine nuit, il fallut reconnaître l’épave, pénétrer dans le navire pour extraire les munitions, les armes, déboulonner les affûts de canons, de mitrailleuses et remonter tout ce matériel.
Les deux français firent sauter la Glycine avec trois cents kilos de mélinite placés au droit des soutes du dragueur.
Cette intervention a été menée, avec une promptitude et une décision admirable, par deux hommes ne disposant que de moyens de fortune.
Elle mettait en lumière les services que pouvaient rendre des plongeurs exercés et résolus au cours d’opérations militaires, dans une région typiquement amphibie comme l’Indochine".
Suite à cette opération dirigée par Jean, naîtra la SISM, la Section d’Interventions Sous-Marines qui est très probablement une des ancêtres de la future école des nageurs de combat (Nous sommes en 1949 avec Alinat, 1950 verra les plongeurs du commando parachutiste Hubert déminer les côtes du Languedoc avec Riffaud et l’ENC d’Arzew verra le jour seulement en 52).
A cette rude et obscure école de l’eau douce, la Marine a formé des hommes, qui une fois rentrés en France, deviendront les premiers cadres de nos unités de plongeurs démineurs puis de nageurs de combat.
Dernière édition par Kanail le Lun 28 Nov 2016 - 11:05, édité 1 fois