Le major de notre cours était un breton, dont j'ai oublié le nom, ancien commando de la 2°DBFM (j'ai oublié beaucoup de choses sur ces 3 mois 1/2) et qui comme moi, a changé de spé.
Nous étions de tous horizons, comme ce parisien, niçois, maintenant, qui s'est engagé pour éviter de partir 30 mois en Algérie, et qui a voulu être contrôleur aérien, je pense.
Mais, lui a t-on dit, pour cette spé, il faut signer 5 ans et non 3, comme tu as fait.
Donc, il prolonge, se fait recaler pour un motif à la con, au cours et se trouve muté comme détecteur...
Entre temps, la durée du service est diminuée, la guerre d'Algérie cesse.
Voila comment on se retrouve engagé "volontaire" pour 5 ans, dans une spé non choisie.
L'avant dernier était un moko, Bosc.
Il ne restait plus comme affectations que la Paquerette, un dragueur basé à Toulon et le Colbert, en cale sèche à Brest.
Tu parles que le toulonnais a choisi la Provence et je me suis retrouvé sur le Colbert, navire sur lequel je rêvais d'embarquer.
Comme quoi, cela ne sert à rien de se défoncer.
A Porquerolles, nous avions un Maître Détecteur, dont je tairais le nom, paix à ses cendres, un ancien de la Seconde Guerre Mondiale, qui avait embarqué comme matelot sans spé, puis radariste sur le H.M.S.Kelly, je crois, commandé par Lord Mountbatten.
Ce brave maître était beurré dès 10 heures du matin, ce qui ne l'empêchait nullement de tenir sa tâche de Maître chargé des crayons (de plot).
Coïncidence, je l'ai retrouvé 3 ans plus tard, sur l'Etourdi, patrouilleur côtier basé à Brest.
Il buvait moins parce que, tous les soirs, il prenait sa voiture pour rentrer chez lui, du côté de l'Ile Longue.
Il y a de cela 14 ans, je me trouvais à Portsmouth, Grande Bretagne, où j'ai travaillé pendant 20 ans.
Vient un Vétéran qui désire des renseignements sur les menus du restaurant que je dirigeais.
C'était pour la commémoration de D Day et nous voila partis à parler marine, guerre...
Rapidement , je fais le rapprochement entre ce brave écossais et mon ancien maître, dont le prénom était Pierre.
Je mentionne mon ancien au britannique qui réfléchit et me réponds : "Oh! Little Peter ? Yes, je me souviens, toujours saoul !!".
No comment.
Porquerolles, je ne me souviens de rien, sinon avoir croisé le chemin de Marina Vlady, un matin, sur son yacht, avec Jean Claude Bouillon.
Nous avons eu notre BE fin novembre et l'avant dernier jour, nous sommes allés nous baigner sur la plage, en bas des bâtiments.
A l'époque, j'étais stupéfait de constater qu'on pouvait se baigner si tard, dans l'année.
Lors de la remise des diplômes, revue dans la cour, par un amiral.
Nous sommes restés longtemps, très longtemps, trop longtemps, à attendre.
Je me suis évanoui.
Il faut dire que, la veille, j'avais pris une cuite, la première de ma vie.
Oh, légère ! 24 bouteilles de Kro', une caisse, quoi !!!
Ensuite, j'ai pris le train, suis rentré en perm et la carrière maritime a réellement démarré.
Je n'ai jamais retrouvé le moindre de mes collègues de cours.