Nouvelles de Hao, (France 2 Blogs)
Société : 06/07/2007 à 17:42 "Réhabilitation" de Hao: un inventaire précis avant le début des travaux
(Tahitipresse) - Le délégué à la sûreté nucléaire, Marcel Jurien de la Gravière, s'est rendu, vendredi, sur l'atoll de Hao (archipel des Tuamotu), afin de voir sur le terrain les chantiers de "réhabilitation" envisagés sur cette île, en éliminant ainsi les traces non souhaitées de la présence de l'armée, pendant la période des expérimentations nucléaires (1966-1996).
Dès son arrivée sur l'île, le délégué, guidé par le vice-président de la Polynésie française, maire de Hao, Temauri Foster, et l'administrateur des Tuamotu, Frédéric Beaufays, a pu voir, à proximité de la passe de l'atoll, des débris divers, aujourd'hui complètement rouillés. Enfouis lors du démantèlement de la base à la fin des années 90, ils sont finalement réapparus à la surface, preuve que le travail effectué à l'époque, n'avait peut-être pas été réalisé de manière irréprochable. Plusieurs autres sites, à faible distance du village principal de l'atoll, posent problème. Cachés dans la végétation, des vieux câbles, des batteries, laissés à différentes époques, pourrissent à l'air libre. Non loin de la piste d'aviation, l'une des plus longues de Polynésie, vestige de l'époque des essais nucléaires, des immenses dalles de béton subsistent. Il faudra déterminer s'il faut passer au concassage et s'en servir pour faire des routes sur l'atoll, ou s'il faut la laisser en l'état, dans le prolongement de la piste, ce qui peut être un plus en matière de sécurité aérienne. Mais le site le plus édifiant est celui qui était occupé autrefois par le service des essences des armées. Trois camions-citernes ont été laissés à l'abandon et sont désormais inutilisables. Des hangars sont dans un piteux état, plusieurs parties ayant été démontées et réutilisées, notamment par la population, à l'intérieur même du village.
Lancer l'opération courant 2008
Sur ce constat, le vice-président commente: "Il est vrai que lorsque les bâtiments ont été laissés par l'armée, ils étaient dans un très bon état. On peut regretter que ces bâtiments aient été vandalisés. Je regrette que le Pays n'ait pas mis à l'époque du personnel pour le gardiennage. Aujourd'hui, nous allons être amenés soit à les détruire, soit à investir pour les remettre en état". Et Temauri Foster de regretter que les installations n'aient pu être utilisées par des investisseurs, situation envisagée lors du démantèlement. Le projet Haopa, d'élevage de thons, semble ainsi être au point mort. "Malheureusement, la situation politique de ces dernières années a fait que les projets n'ont pas vraiment abouti comme on le souhaitait", a-t-il souligné. Après un inventaire précis des travaux à réaliser, Marcel Jurien de la Gravière a précisé qu'il pensait voir les chantiers de "réhabilitation" débuter à Hao entre "l'été 2008 et fin 2008". Pour l'instant, difficile d'être plus précis sur le calendrier et sur le coût de l'opération. "Si ça doit durer deux ans, cela durera deux ans", a estimé le délégué, en évoquant la possibilité de faire travailler une quarantaine de militaires sur ces chantiers, pendant cette période. Un point positif, au niveau de la logistique à mettre en oeuvre, à l'issue de cette visite sur le terrain: ces travaux ne devraient pas "nécessiter de gros matériel", a indiqué Marcel Jurien de la Gravière. Une attention particulière devra toutefois être portée sur le conditionnements des déchets (matériaux pour les hydrocarbures, etc). Le délégué évalue l'ensemble du chantier de Hao à "quelques millions d'euros".