par Invité Mer 6 Déc 2006 - 6:53
mardi 5 décembre 2006, 17h01
Alliot-Marie tente de sanctuariser la construction du deuxième porte-avions
Par Hervé ASQUIN
PARIS (AFP) - La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, désireuse de rendre "irréversible" la construction d'un second porte-avions, a annoncé les premières commandes d'équipements pour ce bâtiment, dont celle très symbolique des catapultes, pour début 2007, soit avant la présidentielle.
"Je compte approuver le dossier de lancement de la réalisation (du porte-avions) et passer les commandes des approvisionnements de longue durée, tels que les catapultes, en début d'année 2007", a déclaré la ministre lundi soir à la tribune du Sénat.
Pour le ministère de la Défense, il s'agit d'un "signe très fort d'une détermination à mettre en oeuvre le programme du porte-avions conformément au calendrier".
"Mon ambition est de rendre ce programme aussi irréversible que possible", avait déjà déclaré la ministre fin octobre, s'inquiétant d'entendre "certains candidats potentiels ou déclarés (à l'Elysée) repartir dans les vieux errements" d'une diminution du budget de la défense.
Le deuxième porte-avions doit entrer en "service actif" d'ici à 2015. A cette date, le Charles de Gaulle, unique porte-avions français, subira sa deuxième "immobilisation périodique pour entretien et réparation" (Iper), opération très lourde qui le rendra indisponible pendant 18 mois.
La première Iper du Charles de Gaulle aura lieu à l'été 2007, laissant la France sans moyens de déployer son groupe aéronaval pendant un an et demi, argument clef des tenants de la construction d'un second porte-avions.
Celui-ci, a encore souligné la ministre lundi, est "indispensable" pour "assurer la permanence à la mer du groupe aéronaval", un des éléments du dispositif de dissuasion nucléaire.
Pour réaliser des économies d'échelle, non encore chiffrées, le deuxième porte-avions doit être développé conjointement par la France et la Grande-Bretagne.
Les premières études, menées par une filiale de DCN et Thales, feront l'objet d'une proposition financière au gouvernement d'ici la fin de l'année ou au début 2007. Si le calendrier est respecté par le gouvernement issu des prochaines élections, la commande du porte-avions interviendra avant la fin 2007.
En attendant, les catapultes sont un élément symbolique du projet. Leur cahier des charges est connu puisqu'il s'agira de propulser les mêmes Rafale Marine d'ores et déjà déployés à bord du Charles de Gaulle.
Comme pour le Charles de Gaulle aussi, elles seront commandées et fabriquées aux Etats-Unis, faute d'un marché suffisant en France pour justifier un outil industriel spécifique.
Mais elles constituent aussi la principale différence entre le second porte-avions français et ses deux futurs frères jumeaux britanniques. Ceux-ci en seront dénués. La Grande-Bretagne a fait le choix depuis des décennies d'équiper ses "porte-aéronefs" d'avions à décollage vertical.
Source: AFP