Ce n’était qu’un escalier, mais un monument à la gloire de la Météo.
On sait qu’il y a 1665 marches pour monter au sommet de la tour Eiffel, à Paris, c’est du moins ce que je lis à l’instant sur un post d’internet.
Je doute fort que le balayeur du plus haut niveau ou bien l’électricien qui vérifie les ampoules y montent à pied ; ils doivent prendre l’ascenseur.
Tandis que le personnel météo, à Rapa, pour se rendre au travail avait 950 manches à escalader pour grimper au sommet de la colline sur laquelle était implanté le radiothédolite GMD/2 pour l’installation duquel nous voyons l’Alouette opérer ci-dessus sur une des photos fournies par Wolf.
En général, les gens de service y passaient 24 heures, certains même y restaient deux jours ; ils redescendaient ensuite à « la base », le poste militaire installé en bordure du village
Ce n’était pas rien de grimper ces 950 marches pour une dénivellation de 262 mètres ; il s’agissait d’atteindre le fort Te Vaitau. Chacun devait emporter avec soi quelques matériels, quelques objets, des vivres et de la boisson, pour subsister là-haut. L’ascension était donc lente et pénible. Et puis, par temps sec c’était assez agréable mais le temps sec à Rapa, tous ceux qui y ont séjourné savent que c’est plutôt rare, aussi rare que la pluie dans le Sahara ; on a pu voir 28 jours pluvieux par mois pendant l’hiver austral. Alors ça glissait et certains sont même tombés quelque fois dans le ravin, heureusement, sur un tapis de fougères qui recevait le « chuteur »
Par temps sec on a pu faire des compétitions : à qui arriverait en bas le plus vite ; je l’ai fait aussi mais je ne me rappelle plus des scores.
Les jeunes ménagères chargées comme auxiliaire de cantonnement de faire l’entretien des locaux et aussi un peu la cuisine aimaient aussi passer une partie de leur temps à la station haute…
Mais quelle belle vue avions-nous de là-haut ! naturellement toujours la même, la vue sur les anciens forts qui surmontent tous les pics de Rapa et le ciel confondu avec la mer, cet horizon embrumé et vide de bateaux ; il ne passait jamais personne dans les mers de ce grand Sud il y a 40 ans (des navires de croisières pour retraités y passent parfois maintenant). Et puis assez souvent,à chaque perturbation, on était dans les nuages. Quand l’amélioration du temps revenait, le maaramu balayant le tout par le Sud Ouest, le ciel retrouvait une pureté sans pareille et la ligne d’horizon était, selon la formule ad’hoc, repoussée dans le lointain à 58 km ; on pouvait apercevoir nettement les îlots Marotiri ou ïles de Bass, dans l’Ouest.
Voici deux photos de cet escalier monumental, prise vers 1970, alors que la main d’eouvre locale, embauchée et payée, avait remédié aux passages boueux, glissants et dangeureux, en construisant des marches en bois et une rambarde afin de ne pas tomber dans les fougères.
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Bien entendu, on est parti du bord de l'eau
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Et puis l'on arrivera, tout là-Haut, à gauche, à la station haute.
merci Jean Krausse pour ces photos souvenirs sans pareilles
André Pilon