par popeye Sam 11 Sep 2010 - 18:46
Salut les Anciens,
En tant que "chouf"mec/av, j'ai arpenté les coursives du LAF de 01/01/52 au 04/02/55.
Service technique Aéro, dans le local "oxygène" et entretien des équipements du personnel volant.
Je me souviendrais toujours de notre périple vers les USA pour aller prendre livraison des premiers Corsairs à Norfolk.
Après avoir embarqué un bimoteur Cessna et une superbe voiture de sport blanche de marque Jaguar pour le fils de l'Ambassadeur de France aux US, nous appareillons à vide le 24/11/52 pour Oran.
(Crach d'un TBM lors d"exercices, j'y reviendrais plus tard).
Nous passons Gibraltar, mais plus nous avançons, plus la mer devient grosse.
Des vagues énormes aux crêtes blanches accompagnées d'une furieuse tempête de vent.
Nous sommes dans un cyclone !
C'est le jour de la St Éloi et ce n'est pas la fête durant 14 longues heures !
Portes étanches fermées c'est la panique dans les esprits.
Roulis jusqu’à 48 degrés, le Pacha amarré à sa passerelle donne ses ordres pour le "cap à la lame" au mieux qu'il peut, mais après inventaire, une brèche de plusieurs mètres sur le flan tribord, une des 4 cheminées déportée, plus de canons sur la plage avant, les boulevards et les baignoires nettoyées, plus d'armement, une fêlure sur l'axe de l'ascenseur ar, et le bouquet plus de contact avec la Terre d'où les autorités songeant que nous avions sombré.
(J'étais jeune marié et ma veuve pensait déjà à refaire sa vie).
En voyant la terre des Amériques nous avons été plutôt soulagés, mais entrant à Norfolk tout penauds avec une gîte assez prononcée et avec malheureusement 4 blessés dont 2 graves.
Après réparations au plus pressées, nous embarquerons une vingtaine de Corsairs sur le pont, mais attention, si nous étions vides à l'aller pour le retour vu le centre de gravité, le Pacha prudent, prendra la route plus au Sud à la latitude de Dakar pour rejoindre ensuite Bizerte où nous débarquerons nos chers Corsairs.
Nous apprendrons plus tard que des reproches furent annoncés à notre Pacha pour ne pas avoir pressenti ou mal calculé le danger qui s'annonçait.
Je reviendrais plus tard sur un deuxième incident avec le même C/V.
Amitiés à tous.