par Smpacha Jeu 17 Nov 2011 - 21:50
ST NAZAIRE le 18 décembre 1959. suite et fin.
Branle bas dans tout le bord. Je monte voir ce qui se passe. Nombreux commentaires entre nous. Je redescend au poste pour finir de me préparer à sortir. Il est environ 20 h. Le haut parleur de bord : " le secrétaire du commandant chez le commandant". Hou cela sent mauvais pour la sortie. Je monte, je rentre chez le pacha. Il est debout devant son bureau, me tournant le dos. Silence, lourd. Puis il se retourne. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a pas le sourire, l'air abattu. "Glayse, mes étoiles viennent de tomber à l'eau". L'atmosphère est très particulière. J'ai l'impression de ne plus être dans un rapport 5 galons or - simple matelot. Presque comment dire, entre père et fils (vous aller peut être rire, mais pourtant c'est comme cela que je le ressentais). Cela m'autorisait à tenter de relativiser les conséquences. "Mais Commandant vous n'y êtes pour rien, le pilote du port donnait ses ordres et c'est lui qui nous a mis dans cette situation". Re-silence, lourd. Puis "Petit, même si le pilote est à bord, il n'y a qu'un seul commandant, c'est moi et c'est ma responsabilité".
Quelques instants, puis la réalité s'impose. "Va chercher ta machine". A mon retour, il était redevenu le Pacha, il rédigeait, raturait, modifiait un paragraphe. Les feuillets s'accumulaient sur le coin du bureau où je m'étais installé. Finalement, je suis redescendu vers minuit et demi,vanné, me coucher dans ma banette.
Dès le lendemain, les avions débarqués vite fait, nous mettions le cap sur BREST pour commencer les réparations. Et nous avons passé les fêtes de fin d'année dans cette ville très sympa.
Si je crois savoir que le commandant PACAUD a eu ses étoiles, je n'ai jamais su si le commandant HURBIN avait eu les siennes par la suite.
E acabado l'affaire, Per touti, a deman.¨