Bonjour à tous,
Par ce message je propose de donner une description sommaire, du puisage, du pompage, du stockage et de la distribution d'eau à l'Unité Marine, à l'Amirauté, aux services implantés à la glacière, aux logements de la glacière, à l'arsenal et à la base navale.
Le puisage était réalisé à la source, en amont du ruisseau se déversant dans le fond de la baie des amis.Un canal amené l'eau dans un réservoir aménégé près de la centrale électrique de l'arsenal.
Le pompage vers le château d'eau était réalisé , dans un local situé près de la centrale. Cette opération était réalisée uniquement pendant les heures de travail. Aucun traitement n'était réalisé, l'eau n'était donc pas potable.
Le château d'eau était installé, près des ateliers et bureaux de la Direction des Travaux Maritimes, c'est à dire au point le plus élevé de la Glacière, à l'altitude de 40 m. Il est encore visible parmi les manguiers (point blanc sur la vue aèrienne de la glacière). Ce château d'eau est constitué d'une cuve en acier, montée sur une construction en maçonnerie, pourvue de larges ouvertures, et d'un escalier intérieur. Les personnels chargés du pompage et de la réception au château d'eau étaient salariés de la Direction des TM. Ils communiquaient entre eux par interphones, ou téléphones de campagne. Lorsque la cuve du château d'eau étaient pleine, le pompage était stoppé, sauf lorsque l'opérateur d'en haut était parti tailler une bavette. Dans ce cas on entendait la chute du trop plein dans toute la Glacière. Cette activité avait été reprise par la SECREN en 1975.
Un réseau distribuait l'eau dans les services implantés à la Glacière, à l'Unité Marine, à l'Amirauté, et aux logements construits à la Glacière. Un grand réservoir de 500 à 600 m3 était installé à l'Unité Marine dans le bâtiment situé à gauche de l'entrée, près des cuisines. Je ne suis pas en mesure d'attester si ce réseau alimentait les casernes, foyers et logements de l'armée de terre et de la Gendarmerie.
Ce réservoir, qui devait être maintenu plein en permanence, desservait par gravité les bornes à incendie implantées sur le quai de la base navale, les services de la Direction du Commissariat et de la Direction du Port, et les ateliers de la DCAN, en eau sous pression d'environ 4 bars. Cette réserve à l'Unité Marine devait être suffisante pour intervenir en cas d'incendie sur une unité amarrée à quai. Ce réseau alimentait aussi le foyer "Surcouf" et les logements Marine construits à proximité.
Dans les combles de chaque bâtiment affecté au logement, étaient installés deux fûts de 200 litres, communiquant entre eux, permettant de couvrir les besoins en eau pour la nuit. Le remplissage se faisait par un robinet à flotteur. La pression aux robinets de la cuisine, des toilettes, de la salle de bain était très faible, en tous les cas inférieure à un bar. Il était absolument nécessaire de mettre des couvercles sur les fûts pour éviter que des rats, ou autres animaux, tombent dans ces réservoirs et n'infectent le réseau intérieur de la maison. Dans le jardin et le lavoir la pression était celle du réseau.
Dans chaque cuisine, un piquage était réalisé, avant le robinet de l'évier, pour alimenter un filtre à cartouche en porcelaine pour obtenir de l'eau potable après addition d'une pastille de produit chloré. Cette eau, qui coulait au goute à goute,rendue potable était concervée dans des bouteilles au réfrigérateur et dans des bidons en plastique de 5 litres. La cartouche en porcelaine devait être nettoyée toutes les semaines, car elle était rapidement encrassée par des boues.
J'ai fait cette description de mémoire, sans avoir de plan devant moi.
Lors de mon passage à Diego en 2006, j'ai vu sur la maison que j'habitait, à Ile de France n° 3, de 1975 à 1982, que les fûts de réserve individiels avaient été remplacés et montés sur le toit. Il y a donc tout lieu de penser que cette installation de distribution de l'eau à la Glacière et à la base navale, construite vers 1920, est toujours en fonction suivant le même principe.