par montroulez Lun 21 Avr 2008 - 19:18
Dernière info de l'AFP :
PARIS (AFP) - En jugeant "difficile" d'engager la construction d'un second porte-avions dans le contexte budgétaire actuel, le ministre de la Défense Hervé Morin a jeté une ombre sur ce projet mais plusieurs alternatives seraient à l'étude, comme une coopération accrue avec les Britanniques.
"Il est évident que la situation budgétaire de l'équipement de nos forces rend difficile la construction du second porte-avions", a lancé M. Morin dimanche soir sur Europe 1.
Pour autant, a-t-il rappelé, cet "arbitrage" attendu "dans les semaines qui viennent", après la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, relèvera in fine du seul président de la République, chef constitutionnel des armées.
De sources proches du dossier, on indique cependant "qu'entre le renoncement pur et simple au second porte-avions et l'exécution immédiate du programme, plusieurs voies sont possibles".
La première, dit-on, serait de "repousser ce projet à la fin de la prochaine loi de programmation militaire 2009-2013".
Dans cette hypothèse, le second porte-avions ne serait à l'évidence pas à flots en 2015/2016 quand l'unique porte-avions français, le Charles de Gaulle, sera de nouveau immobilisé pour 18 mois -comme il l'est actuellement-, le temps de renouveler son combustible nucléaire.
La France pourrait cependant dans l'intervalle "mutualiser" l'usage de son groupe aéronaval (porte-avions, bâtiments de soutien et appareils embarqués) avec ceux des Britanniques.
Ces derniers viennent de lancer la construction de deux nouveaux porte-avions, qui doivent partager leur technologie avec le projet français.
"Un porte-avions britannique pourrait naviguer avec des bâtiments de soutien français et inversement", explique-t-on.
Les premiers jalons de cette piste ont été posés, dit-on, par le sommet franco-britannique du 27 mars, qui s'est conclu sur la volonté des deux pays "d'intensifier" leur coopération en matière de défense. Et le prochain rendez-vous pourrait être la présidence française de l'Union européenne, qui s'ouvre en juillet.
"Ce serait l'occasion de construire l'Europe de la défense par des solidarités concrètes", fait-on valoir, alors que Nicolas Sarkozy a fait de la relance de l'Europe de la défense l'une des priorités de sa présidence de l'UE.
Autre alternative, évoquée du bout des lèvres: recourir à un financement par les recettes des privatisations pour contourner les difficultés budgétaires actuelles.
En attendant, les réflexions françaises témoignent de la valse-hésitation qui marque ce projet.
D'abord circonspect, Nicolas Sarkozy s'était prononcé le 7 février 2007, lors de la campagne présidentielle, en faveur de la construction d'un second porte-avions, y voyant "une évidence opérationnelle et politique".
Le 20 juin 2007, un mois après l'élection présidentielle, M. Morin avait toutefois indiqué que le président Sarkozy procéderait à une opération vérité sur "la totalité des problématiques budgétaires" avant de décider "définitivement" de construire ou non ce second porte-avions.
Cinq jours plus tard, il affirmait qu'"a priori", la France aurait un second porte-avions.
Quant aux interrogations sur son coût, elles ont été relancées par un rapport parlementaire publié à la mi-février et qui évoquait "un budget final proche sans doute de 3,5 milliards d'euros" contre 2 à 3 milliards prévus initialement.
Quelques jours plus tard, le délégué général pour l'armement, François Lureau avait démenti tout dérapage.
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