Aussi surprenant que cela peut paraître, ce que j'ai trouvé de plus beau à Pointe-Noire, vu ce que j'ai pu en voir, ce sont les timbres ... ...
Je me suis donc rendu à la Poste, datant de l'époque coloniale française (le timbre à date peut-être bien également !) et je ne me suis pas privé d'en acheter et d'en coller sur les enveloppes envoyées à la famille. J'ai eu beaucoup de chance car elles sont toutes arrivées à destination .... : ...
A remarquer que certains timbres sont libellés "REPUBLIQUE DU CONGO" et d'autres "REPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO", peut-être en fonction de leur date d'impression et du régime en place. Les motifs de certains d'entre eux, avec ou sans slogan "TRAVAIL, DEMOCRATIE, PAIX" et les outils qui vont avec, superbes au demeurant, ne sont pas sans nous rappeler des latitudes beaucoup plus fraîches ... ... à cette époque de guerre froide entres les blocs est et ouest.

Daniel, heureusement que tu en gardes un très bon souvenir, c'est, d'ailleurs, dommage que tu n'aies rien filmé de cette escale contrairement à la plupart des autres, pas même vos 2 exfiltrations manu militari de bars situés à l'extérieur de Pointe-Noire par une escorte militaire locale ... ... , qui auraient pu faire de superbes images pour la postérité, genre "Papy fait de la résistance" ou un remake de "la Grande évasion", à plus petite échelle, bien sûr ... ... !
Pour la prison locale, je crois me rappeler que tu as préféré attendre l'escale suivante à Simonstown après le pot des sous-mariniers Sud Af, si mes souvenirs sont bons ! Tu as bien fait, si c'était celle réservée aux blancs, elle devait être plus confortable que celle de Pointe-Noire ... ... !
Je me souviens également de camions bondés d'ouvriers qui brandissaient des outils en nous croisant dans une rue principale. Je ne sais, d'ailleurs, pas comment il fallait interprêter cela !

C'est vrai Daniel, c'est, d'ailleurs, le retour de vos sorties qui était le plus impressionnant ... ... !
Vos retours de permissionnaires en escale ne passaient jamais inaperçus dans le Poste 4, c'est le moins que l'on puisse dire, entre un qui pouvait se coucher par terre au lieu de dans sa bannette qui se trouvait tout de même au rez-de-chaussée et pas au 3ème étage, heureusement, et l'autre qui rentrait énervé comme un poux ... ... !

J'ai gardé le contact avec Jean-Louis LHOMMME, il est en retraite depuis peu de temps et m'envoie une carte postale de temps en temps. Je te souhaite un bon séjour dans cette bonne vieille ville de Beaune, c'est vrai que l'on conserve tous un bon souvenir de l'accueil chaleureux et inoubliable des anciens lors de notre passage à Beaune et à Dijon, en novembre 1974 ... ..., et cette fois, j'espère que tu penseras à mettre quelques bonnes bouteilles de "derrière les fagots" de côté afin que je puisse passer en goûter au moins une, avec modération bien sûr, à Ploudal ... : .., puisqu'en tant que QM pendant plus de 3 ans d'affectation, je n'ai jamais vu, pas même l'ombre, d'une des excellentes bouteilles qui étaient offertes au bord, tous les ans, par notre sympathique ville marraine ... ...
Je t'envoie un MP

Lors de cette première escale en Afrique du Sud, plutôt fraîche à notre arrivée par rapport aux précédentes, nous avions délaissé nos tenues de sortie blanches pour revêtir le bleu de drap, plus adapté aux conditions météo.
Pour nous rendre à Cape Town en longeant la baie, nous avons dû emprunter un train au départ de la gare de Simonstown. Le plus étonnant au départ, en montant dans ce train de voyageurs, c'est que les différences de classes n'étaient pas une question de confort comme en France pour les 1ère et 2ème cl. mais juste une question de couleur de peau.
En pleine période d'Apartheid, c'était également le cas pour les autres lieux publics : les guichets de poste et de gare, les plages, les bancs, les bars, les autres transports en commun, etc …
Partout, des affichettes ou pancartes mentionnant « Europeans - Blankes », « Non whites only », « White persons only – Net blankes », même dans les WC publics, les indications suivantes : « Mans net blankes – Men whites only » ou encore plus surprenant pour qui ne maîtrise pas totalement la langue de Shakespeare « Females non whites only » …. !
Avant de descendre à terre, nous avions eu des consignes rigoureuses avec défense absolue d'avoir des rapports (au sens large du terme !) avec des personnes de couleur qui essayaient pourtant, parfois, au vu de nos uniformes étrangers, de nous parler ou demander une cigarette.
Au regard des origines pluri-ethniques de la population et des inégalités sociales en vigueur, à l'époque dans ce pays, tout pouvait laisser penser que ce pays pourrait, un jour, complètement imploser ...
Ceci dit, nous fûmes plus que très bien reçus par les marins sud-africains et par la population blanche, la seule que l'on a pu côtoyer. Tous les marins des équipages de destroyers et de sous-marins sud-africains présents à quai étaient de race blanche comme l'équipe nationale de rugby de l'époque.
A l'occasion de ballades et petites excursions, nous avons pu avoir une toute petite idée des grands espaces et du potentiel de ce pays, des villes impressionnantes avec leurs grandes artères à plusieurs voies en plein centre, de grands buildings avec des glaces sans teint comme je n'en avais, personnellement, jamais vu, à l'époque, en France, pas ou peu de misère apparente dans les rues par rapport aux escales précédentes (et pour cause, les townships se situant plus à l'intérieur des terres) et des magasins aux devantures écrites en anglais ou en afrikaans (langue dérivée du hollandais). Parfois aussi, quelques mots en français, surtout des noms de famille, héritage des huguenots qui quittèrent la France pendant les guerres de religion pour se réfugier aux Pays-Bas puis émigrer en Afrique du Sud. S'ils ont pratiquement tous perdu l'usage de leur langue d'origine, ils ont amené, avec eux, la vigne et l'olivier.

Cette montagne, nous avons pu accéder à son sommet en téléphérique lors de notre 2ème escale, au retour, avec une superbe et panoramique vue sur le Cap de Bonne Espérance et les super tankers qui croisaient au large à cause de la fermeture du canal de Suez, à l'époque.
A Cape Town, en entrant dans les bars qui comportaient souvent des jeux de fléchettes comme en Angleterre, il ne fallait pas se tromper et ne rentrer que dans ceux qui étaient réservés aux blancs. Cette escale a aussi été l'occasion de découvrir les "Wimpy", sorte de Mac Do de l'époque, très présents en Afrique du Sud. L'avantage pour qui ne parlait pas trop bien l'anglais, l'africaans et encore moins les langues africaines dérivées du bantou ... ..., et voulait manger sans trop se prendre la tête, c'est que sur les menus, il y avait déjà de superbes photos couleurs pour pouvoir choisir les plats qui ne précisaient, malheureusement, pas que la plupart étaient accompagnés de sauces ou ingrédients sucrés, à l'anglo-saxone ... ... !

En accostant dans ce port de la province du Natal, nous étions aux antipodes des brochures touristiques montrant, le plus souvent, des photos de fiers guerriers zoulous avec leur très grand bouclier et sagaie ou de villages de huttes circulaires. Nous avons découvert une ville à l'américaine, avec de grandes artères et d'immenses buildings, un superbe aquarium et une patinoire des plus modernes où l'on entendait, en boucle, la version de « Pop Corn » reprise par Hot Butter, grand succès de musique électronique de cette année 1972. Pour ceux, de l'équipage de cette époque, qui auraient oublié :


Durban fut, pour ma part et malgré la ségrégation raciale très présente également, une intéressante escale avec de superbes plages adaptées pour la pratique du surf mais avec, aussi, des filets anti-requins, installés depuis le début des années 50 à cause de la présence de grands requins blancs et requins tigres au large de ses côtes ... ..., le tout étant, seulement, d'avoir une totale et aveugle confiance dans l'efficacité de ces filets avant d'aller se baigner sur celles qui en étaient protégées .... ....

Avec le "timbre à date" de la poste de Simonstown apposé sur
une enveloppe envoyée en "franchise militaire" ... ....


Ou avec des timbres locaux


Et, bien sûr, ravitaillement en eau douce ... ... pour anticiper de
nouveaux problèmes de bouilleurs avant d'arriver à Diégo-Suarez ... ...

Protea colour prints (PTY) LTD – Tous droits réservés - Années 60/70
DAILY TASK. Zulu girls collecting water from the river. Valley of a Thousand Hills, Natal, South Africa
DAGTAAK. Zoeloe-meisies skep water uit die rivier, Vallei van 'n Duisend Heuwels, Natal, Suid-Afrika

A priori, avec l'E.C. « Le Fringant », tu as, surtout, pas mal écumé les ports d'Afrique Occidentale jusqu'à Pointe Noire, ce qui était, déjà, une prouesse pour de tels bâtiments vu leur autonomie et confort sous ces latitudes. Les sous-mariniers Sud-Af nous avaient formidablement bien accueillis. Il faut dire qu'ils conservaient de très bons souvenirs de leur passage récent à Toulon à l'occasion de l'acquisition de 3 type Daphné, les S 97 SAS Maria Van Riebeeck, S 98 Emily Hobhouse et S 99 Johanna Van Der Merwe par l'Union Sud-Africaine, construits et lancés, entre mars 69 et avril 70, aux Chantiers Dubigeon-Normandie (Nantes), pratiquement voisins des Ateliers et Chantiers de Penhouët (St Nazaire) qui ont vu naître l'E.R. « Le Bourguignon ». Tous leurs bâtiments de surface étaient de conception britannique, à part le ravitailleur A 243 Tafelberg, ex pétrolier d'origine danoise.

En ce qui me concerne, quelques rares membres de l'équipage étaient déjà passés à Diégo, soit sur l'un des bâtiments ayant participé précédemment à la mission « Mascareigne », soit à l'occasion d'un autre passage ou d'un séjour outre-mer.
Mon ex voisin de bannette, le QM2 Miss Daniel Bigot, présent sur ce post, y étant né puisque son père, décédé 3 ans plus tôt à notre arrivée, y avait été chef d'équipe menuisier aux Travaux Maritimes pendant une dizaine d'années de 1947 à 1957, je connaissais donc, déjà, quelques rudiments sur ce port, pas forcément encore d'actualité, d'ailleurs.
Malheureusement, comme toi Pomie, le destin voulut, également, que je sois de service dès le premier jour d'escale et tu as raison, à voir la mine plus que réjouie des premiers permissionnaires revenus rapidement rechercher, à bord, des devises en FMG pour ressortir aussi sec, nous avons vite compris que cette longue escale serait exceptionnelle et ce fut réellement le cas pour moi aussi !
Il est vrai qu'après ce trop court séjour de 3 mois dans cette zone de l'Océan Indien que nous avons, quand même, pas trop mal écumé par rapport à notre temps de présence, certaines des escales qui suivirent nous parurent, effectivement, parfois très fades et je pense qu'on ne sort pas indemne d'une telle aventure à moins de 18 ans ! Je m'étais, d'ailleurs, promis d'y retourner en famille un jour, ce que je n'ai pu faire qu'en 2005 et 2006 pour des raisons politiques et sanitaires, les infos sur la Grande Ile étant plutôt rares, à part celles de camarades embarqués sur un bâtiment stationnaire à La Réunion y faisant escale et, plus rarement, dans certains reportages.
Maintenant, avec le forum, c'est beaucoup plus facile !

Escale commune aux Seychelles Jumper : c'est votre barcasse
ou celle du pétrolier Prise du Protet au mouillage