RESTRICTION D’ACCÈS
Toute personne demandant son inscription sur le forum, et n'étant pas ancien de la Marine Nationale, se verra refuser l'accès, mais pourra contacter le forum. Les matricules devront être correctement inscrits pour ceux qui réunissent les conditions, ceci afin de pouvoir vérifier leur authenticité, et de protéger le forum de toutes intrusions pouvant nuire au bon fonctionnement. Les membres de la famille d'un marin ou les visiteurs intéressés pourront poster leurs questions dans le forum, visiteurs en cliquant sur le lien dudit forum.
Statistiques
Nos membres ont posté un total de 1173767 messages dans 18315 sujets
Nous avons 8021 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est lenoble claude
Rechercher
LIVRE D’OR
Derniers sujets
» [LES TRADITIONS DANS LA MARINE] LES RUBANS LÉGENDÉS
par Roger Tanguy Hier à 23:25
» [ Divers - Les classiques ] La vie à bord d'un sous-marin classique
par CLOCLO 66 Hier à 21:53
» LA FAYETTE F710 (FREGATE)
par pinçon michel Hier à 20:37
» [ Logos - Tapes - Insignes ] Nouvel insigne de spécialité "oreilles d’or"
par BEBERT 49 Hier à 19:44
» [ Logos - Tapes - Insignes ] Insignes de spécialités dans la Marine
par Jean-Marie41 Hier à 19:39
» GROUPE ÉCOLE DES MÉCANICIENS ( Tome 2 )
par Jean-Marie41 Hier à 19:03
» [Plongeurs démineurs] Ophrys (Y 6040) - Vedette de support à la plongée (VSP)
par Le moelannais Hier à 18:05
» [Vie des ports] Port de La Seyne-sur-Mer (83)
par Le moelannais Hier à 17:48
» [Papeete] PAPEETE HIER ET AUJOURD'HUI - TOME 3
par Joël Chandelier Hier à 16:52
» FULMAR P740
par mercier joseph Hier à 15:55
» [ Aéronavale divers ] Quel est cet aéronef ?
par FORZANO Andre Hier à 11:51
» [LES TRADITIONS DANS LA MARINE] LE PORT DES DÉCORATIONS
par MAGER Hier à 10:24
» [ Associations anciens Marins ] AMMAC Vincennes (94)
par PAUGAM herve Mer 20 Nov 2024 - 18:44
» [ Histoire et histoires ] Le Mémorial Pegasus
par Jean-Léon Mer 20 Nov 2024 - 16:46
» [ Divers bâtiments de servitudes ] vedette de liaison
par Le moelannais Mer 20 Nov 2024 - 13:33
» [ La S.N.S.M. ] SNSM BEG MEIL
par Joël Chandelier Mer 20 Nov 2024 - 11:59
» Jacques Chevallier A725 (Bâtiments ravitailleurs de forces - BRF)
par boboss Mer 20 Nov 2024 - 11:27
» [Campagnes] Fort-de-France
par TINTIN63 Mer 20 Nov 2024 - 11:13
» [ Recherches de camarades ] Recherche camarade Montcalm armement brest
par medoc2 Mer 20 Nov 2024 - 9:45
» [ Histoires et histoire ] Cérémonie du 11 novembre
par takeo Mer 20 Nov 2024 - 9:30
» TOURVILLE SNA
par BEBERT 49 Mar 19 Nov 2024 - 20:48
» [Les ports militaires de métropole] Port de Toulon - TOME 2
par Le moelannais Mar 19 Nov 2024 - 18:25
» [ Histoire et histoires ] Cérémonie annuelle du "Ravivage de la Flamme de la Nation" à Plougonvelin (29217 - Finistère)
par pinçon michel Mar 19 Nov 2024 - 17:31
» [ Histoire et histoires ] Le Souvenir Français
par Charly Mar 19 Nov 2024 - 13:46
» [ Recherches de camarades ] Recherche CAMPANA qui était avec moi à Mururoa en 1969.
par Gibus1750 Mar 19 Nov 2024 - 12:34
» [ Les stations radio de télécommunications ] Station radio La Régine
par Max Péron Mar 19 Nov 2024 - 10:49
» [LES STATIONS RADIO ET TÉLÉCOMMUNICATIONS]FUF
par TINTIN63 Mar 19 Nov 2024 - 10:21
» [ Histoire et histoires ] Et si nous aidions à la restauration du "Monument Pluviôse" de calais (62).
par Charly Lun 18 Nov 2024 - 20:26
» [Vie des ports] BREST Ports et rade - Volume 001
par Michel Roux Lun 18 Nov 2024 - 19:38
» Auguste Techer (P781) - Patrouilleur Outre-mer (POM)
par jobic Lun 18 Nov 2024 - 17:14
» [Divers Djibouti] Autour de Djibouti
par Roger Tanguy Lun 18 Nov 2024 - 16:09
» [Vie des ports] Quelques bateaux de pêche (sur nos côtes Françaises)
par Le moelannais Lun 18 Nov 2024 - 15:12
» [ Associations anciens Marins ] ADOSM Toulon 2024
par Jean-Marie41 Dim 17 Nov 2024 - 19:34
» [ Histoire et histoires ] Jacques-Yves LE TOUMELIN MARIN DE LEGENDE ET SON CELEBRE VOILIER KURUN
par Jacques l'A Dim 17 Nov 2024 - 13:17
» CDT BOURDAIS (AE) Tome 3
par Max Péron Dim 17 Nov 2024 - 11:41
» MANINI (RC)
par marsouin Dim 17 Nov 2024 - 11:32
» [Vie des ports] PORT DE TOULON - VOLUME 004
par Le moelannais Dim 17 Nov 2024 - 11:08
» [ Logos - Tapes - Insignes ] ÉCUSSONS ET INSIGNES - TOME 3
par PAUGAM herve Sam 16 Nov 2024 - 18:37
» [ La S.N.S.M. ] Concerne toutes les SNSM de France
par casinogarage Sam 16 Nov 2024 - 16:14
» [Vie des ports] Port de Saint Nazaire
par Jacques l'A Ven 15 Nov 2024 - 16:34
» [Opérations de guerre] INDOCHINE - TOME 13
par Roli64 Ven 15 Nov 2024 - 11:23
» [LES TRADITIONS DANS LA MARINE] TENUE DANS LA MARINE- TOME 05
par PAUGAM herve Jeu 14 Nov 2024 - 18:32
» [VOS ESCALES ] Aux USA
par Max Péron Jeu 14 Nov 2024 - 15:24
» FREMM Provence (D652)
par Le moelannais Jeu 14 Nov 2024 - 11:38
» [ Aéronavale divers ] FICHES TECHNIQUES APPAREILS, BASES, UNITES
par JJMM Jeu 14 Nov 2024 - 9:46
» LA SPÉCIALITÉ DE RADIO
par tabletop83 Jeu 14 Nov 2024 - 7:50
» [ Blog visiteurs ] Renseignements sur des marins ayant servi entre les années 50 et début années 60
par JJMM Mar 12 Nov 2024 - 21:30
» BE PANTHERE et sa ville marraine : FOUESNANT
par Joël Chandelier Mar 12 Nov 2024 - 18:41
» [ Recherches de camarades ] Jules Verne Djibouti 1976/1977
par passe plat Mar 12 Nov 2024 - 14:22
» MAILLÉ BREZÉ (EE)
par PICCOLO Lun 11 Nov 2024 - 23:46
» ÉMERAUDE (SNA)
par david974 Lun 11 Nov 2024 - 20:22
» [ Les armements dans la Marine ] Les tirs en tous genres du missiles aux grenades via les mitrailleuses
par CPM73 Lun 11 Nov 2024 - 18:45
» [ Recherches de camarades ] Recherches les noms de tous ceux qui navigué sur le Maillé Brézé
par GT38 Lun 11 Nov 2024 - 11:03
» [ Divers dragueurs dragueurs et chasseurs de mines ]
par J C Lun 11 Nov 2024 - 9:57
» [ Histoires et histoire ] Monuments aux morts originaux Français Tome 2
par QUIQUEMELLE Dim 10 Nov 2024 - 19:53
» [ École des Mousses ] École des Mousses
par ramblas47 Dim 10 Nov 2024 - 15:47
» [ PORTE-AVION NUCLÉAIRE ] Charles de Gaulle Tome 4
par Gibus1750 Dim 10 Nov 2024 - 9:10
» [LES B.A.N.] AGADIR
par jlchaillot Dim 10 Nov 2024 - 8:46
» [ ÉCOLE DE MAISTRANCE] Ecole de Maistrance (l'ancienne et la nouvelle)
par douzef Sam 9 Nov 2024 - 12:45
» [ Blog visiteurs ] Recherche d'un ancien membre d'équipage
par medoc2 Sam 9 Nov 2024 - 10:50
» [ École des Matelots ] École des Matelots
par PAUGAM herve Ven 8 Nov 2024 - 21:15
» Frégate de défense et d'intervention (FDI) Amiral Ronarc'h (D660)
par Joël Chandelier Ven 8 Nov 2024 - 15:35
» [ Associations anciens Marins ] Journées d'entraide A.D.O.S.M
par ALAIN 78 Ven 8 Nov 2024 - 14:19
» FREMM Alsace (D656)
par Matelot Jeu 7 Nov 2024 - 17:15
» [ Histoire et histoires ] Et si nous participions à la sauvegarde du Maillé Brezé ?
par gaston.bigot Jeu 7 Nov 2024 - 15:25
» [ Histoire et histoires ] Mers el-Kébir attaque de la Flotte Française du 3 au 6 juillet 1940 par la Royal Navy
par Roli64 Jeu 7 Nov 2024 - 15:05
» ENSEIGNE DE VAISSEAU HENRY (AE) Tome 2
par RENARD-HACHIN Jeu 7 Nov 2024 - 12:54
» [ Blog visiteurs ] Recherche de Pierre Taquet
par VENDEEN69 Jeu 7 Nov 2024 - 8:33
» [Vie des ports] LE PORT DE LORIENT VOLUME 005
par Jean-Marie41 Mar 5 Nov 2024 - 18:50
» TOURVILLE (FRÉGATE)
par Nenesse Mar 5 Nov 2024 - 17:00
» [Les batiments auxiliaires] BERRY (TRANSPORT-RAVITAILLEUR)
par Balleydier Mar 5 Nov 2024 - 15:28
» [Divers Avisos Escorteurs] La saga des Avisos Escorteurs
par Jean-Léon Lun 4 Nov 2024 - 19:42
» [Vie des ports] LE VIEUX BREST
par Roger Tanguy Lun 4 Nov 2024 - 18:44
» [Les écoles de spécialités] ÉCOLE DES TIMONIERS - TOME 2
par ROYALDULTON Lun 4 Nov 2024 - 8:45
» [ Blog visiteurs ] [ Blog visiteurs ]À quelle branche militaire appartient la personne qui porte l’uniforme militaire sur la photo ?
par jean-claude BAUD Dim 3 Nov 2024 - 19:46
» DIRECTION DU PORT DE BREST
par douzef Dim 3 Nov 2024 - 18:39
» [ Blog visiteurs ] Le Reine des Flots
par Invité Dim 3 Nov 2024 - 18:13
» [Blog visiteur] Mon papa Jean-Pierre Pagès né le 20/11/1941
par Invité Dim 3 Nov 2024 - 18:04
» DBFM en Algérie !
par CPM73 Sam 2 Nov 2024 - 8:35
» [ Marins pompiers ] De Pc sécurité pour exercice...
par BEBERT 49 Ven 1 Nov 2024 - 20:16
» [ Marine à voile ] Vieux gréements
par CHRISTIAN63 Ven 1 Nov 2024 - 7:41
» [ TOUS LES C.F.M. ET C.I.N. ] CFM PONT REAN
par Papytragin Jeu 31 Oct 2024 - 16:04
» MÉDOC (BB - MURUROA)
par Matelot Jeu 31 Oct 2024 - 15:32
» [ Blog visiteurs ] un ancien marin du RICHELIEU 1940-1945 ,LE GALL André des Côtes d'Armor (PLOUARET)
par Yvo35 Jeu 31 Oct 2024 - 13:30
» [ Blog visiteurs ] recherche anciens camarades fusiliers marin durant la guerre d'Indochine entre 1953 et 1955
par takeo Mer 30 Oct 2024 - 18:11
» [ Divers Gendarmerie Maritime ] Gendarmerie Maritime
par TECTAM Mer 30 Oct 2024 - 16:51
» [ Vieilles paperasses ] Très vieilles photos de bateaux gris
par Yvo35 Mer 30 Oct 2024 - 13:52
» [ Recherches de camarades ] Recherche de camarades du E.E Tartu (D636) mission "Azur" de 77 à 78
par Dutertre Mer 30 Oct 2024 - 11:30
» [Vie des ports] IFREMER fête ses 40 ans
par TUR2 Mar 29 Oct 2024 - 16:45
» CLEMENCEAU (P.A) - TOME 3
par Roli64 Mar 29 Oct 2024 - 11:51
» [Aéronavale divers] La Marine et l'Aéronavale Française d'hier et d'aujourd'hui
par takeo Mar 29 Oct 2024 - 9:09
» Recherche camarade GALIANA
par 3eme ligne Lun 28 Oct 2024 - 23:35
» [ Recherches de camarades ] RECHERCHE CAMARADES MARINE YEUMBEUL DAKAR 69/71
par dansie Lun 28 Oct 2024 - 21:44
» Léon Gauthier, 1er Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos (1er BFMC) créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne par la France libre (FNFL) et commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer.
par BEBERT 49 Lun 28 Oct 2024 - 19:27
» [Les ports militaires de métropole] Port de LORIENT - TOME 2
par Kohler Jean Marie(Hans) Lun 28 Oct 2024 - 14:44
» [ Blog visiteurs ] règlement des uniformes de la marine royale 1824... Ou 25 ?
par CHRISTIAN63 Lun 28 Oct 2024 - 7:23
» [Vieilles paperasses] Vieilles photos de marins - Tome 2
par phirou Lun 28 Oct 2024 - 0:01
» [Recherche de camarade] Recherche à retrouver Jean Luc Terme
par Eric B Dim 27 Oct 2024 - 19:18
» Recherche radios détachés STRO
par Balleydier Dim 27 Oct 2024 - 18:21
par Roger Tanguy Hier à 23:25
» [ Divers - Les classiques ] La vie à bord d'un sous-marin classique
par CLOCLO 66 Hier à 21:53
» LA FAYETTE F710 (FREGATE)
par pinçon michel Hier à 20:37
» [ Logos - Tapes - Insignes ] Nouvel insigne de spécialité "oreilles d’or"
par BEBERT 49 Hier à 19:44
» [ Logos - Tapes - Insignes ] Insignes de spécialités dans la Marine
par Jean-Marie41 Hier à 19:39
» GROUPE ÉCOLE DES MÉCANICIENS ( Tome 2 )
par Jean-Marie41 Hier à 19:03
» [Plongeurs démineurs] Ophrys (Y 6040) - Vedette de support à la plongée (VSP)
par Le moelannais Hier à 18:05
» [Vie des ports] Port de La Seyne-sur-Mer (83)
par Le moelannais Hier à 17:48
» [Papeete] PAPEETE HIER ET AUJOURD'HUI - TOME 3
par Joël Chandelier Hier à 16:52
» FULMAR P740
par mercier joseph Hier à 15:55
» [ Aéronavale divers ] Quel est cet aéronef ?
par FORZANO Andre Hier à 11:51
» [LES TRADITIONS DANS LA MARINE] LE PORT DES DÉCORATIONS
par MAGER Hier à 10:24
» [ Associations anciens Marins ] AMMAC Vincennes (94)
par PAUGAM herve Mer 20 Nov 2024 - 18:44
» [ Histoire et histoires ] Le Mémorial Pegasus
par Jean-Léon Mer 20 Nov 2024 - 16:46
» [ Divers bâtiments de servitudes ] vedette de liaison
par Le moelannais Mer 20 Nov 2024 - 13:33
» [ La S.N.S.M. ] SNSM BEG MEIL
par Joël Chandelier Mer 20 Nov 2024 - 11:59
» Jacques Chevallier A725 (Bâtiments ravitailleurs de forces - BRF)
par boboss Mer 20 Nov 2024 - 11:27
» [Campagnes] Fort-de-France
par TINTIN63 Mer 20 Nov 2024 - 11:13
» [ Recherches de camarades ] Recherche camarade Montcalm armement brest
par medoc2 Mer 20 Nov 2024 - 9:45
» [ Histoires et histoire ] Cérémonie du 11 novembre
par takeo Mer 20 Nov 2024 - 9:30
» TOURVILLE SNA
par BEBERT 49 Mar 19 Nov 2024 - 20:48
» [Les ports militaires de métropole] Port de Toulon - TOME 2
par Le moelannais Mar 19 Nov 2024 - 18:25
» [ Histoire et histoires ] Cérémonie annuelle du "Ravivage de la Flamme de la Nation" à Plougonvelin (29217 - Finistère)
par pinçon michel Mar 19 Nov 2024 - 17:31
» [ Histoire et histoires ] Le Souvenir Français
par Charly Mar 19 Nov 2024 - 13:46
» [ Recherches de camarades ] Recherche CAMPANA qui était avec moi à Mururoa en 1969.
par Gibus1750 Mar 19 Nov 2024 - 12:34
» [ Les stations radio de télécommunications ] Station radio La Régine
par Max Péron Mar 19 Nov 2024 - 10:49
» [LES STATIONS RADIO ET TÉLÉCOMMUNICATIONS]FUF
par TINTIN63 Mar 19 Nov 2024 - 10:21
» [ Histoire et histoires ] Et si nous aidions à la restauration du "Monument Pluviôse" de calais (62).
par Charly Lun 18 Nov 2024 - 20:26
» [Vie des ports] BREST Ports et rade - Volume 001
par Michel Roux Lun 18 Nov 2024 - 19:38
» Auguste Techer (P781) - Patrouilleur Outre-mer (POM)
par jobic Lun 18 Nov 2024 - 17:14
» [Divers Djibouti] Autour de Djibouti
par Roger Tanguy Lun 18 Nov 2024 - 16:09
» [Vie des ports] Quelques bateaux de pêche (sur nos côtes Françaises)
par Le moelannais Lun 18 Nov 2024 - 15:12
» [ Associations anciens Marins ] ADOSM Toulon 2024
par Jean-Marie41 Dim 17 Nov 2024 - 19:34
» [ Histoire et histoires ] Jacques-Yves LE TOUMELIN MARIN DE LEGENDE ET SON CELEBRE VOILIER KURUN
par Jacques l'A Dim 17 Nov 2024 - 13:17
» CDT BOURDAIS (AE) Tome 3
par Max Péron Dim 17 Nov 2024 - 11:41
» MANINI (RC)
par marsouin Dim 17 Nov 2024 - 11:32
» [Vie des ports] PORT DE TOULON - VOLUME 004
par Le moelannais Dim 17 Nov 2024 - 11:08
» [ Logos - Tapes - Insignes ] ÉCUSSONS ET INSIGNES - TOME 3
par PAUGAM herve Sam 16 Nov 2024 - 18:37
» [ La S.N.S.M. ] Concerne toutes les SNSM de France
par casinogarage Sam 16 Nov 2024 - 16:14
» [Vie des ports] Port de Saint Nazaire
par Jacques l'A Ven 15 Nov 2024 - 16:34
» [Opérations de guerre] INDOCHINE - TOME 13
par Roli64 Ven 15 Nov 2024 - 11:23
» [LES TRADITIONS DANS LA MARINE] TENUE DANS LA MARINE- TOME 05
par PAUGAM herve Jeu 14 Nov 2024 - 18:32
» [VOS ESCALES ] Aux USA
par Max Péron Jeu 14 Nov 2024 - 15:24
» FREMM Provence (D652)
par Le moelannais Jeu 14 Nov 2024 - 11:38
» [ Aéronavale divers ] FICHES TECHNIQUES APPAREILS, BASES, UNITES
par JJMM Jeu 14 Nov 2024 - 9:46
» LA SPÉCIALITÉ DE RADIO
par tabletop83 Jeu 14 Nov 2024 - 7:50
» [ Blog visiteurs ] Renseignements sur des marins ayant servi entre les années 50 et début années 60
par JJMM Mar 12 Nov 2024 - 21:30
» BE PANTHERE et sa ville marraine : FOUESNANT
par Joël Chandelier Mar 12 Nov 2024 - 18:41
» [ Recherches de camarades ] Jules Verne Djibouti 1976/1977
par passe plat Mar 12 Nov 2024 - 14:22
» MAILLÉ BREZÉ (EE)
par PICCOLO Lun 11 Nov 2024 - 23:46
» ÉMERAUDE (SNA)
par david974 Lun 11 Nov 2024 - 20:22
» [ Les armements dans la Marine ] Les tirs en tous genres du missiles aux grenades via les mitrailleuses
par CPM73 Lun 11 Nov 2024 - 18:45
» [ Recherches de camarades ] Recherches les noms de tous ceux qui navigué sur le Maillé Brézé
par GT38 Lun 11 Nov 2024 - 11:03
» [ Divers dragueurs dragueurs et chasseurs de mines ]
par J C Lun 11 Nov 2024 - 9:57
» [ Histoires et histoire ] Monuments aux morts originaux Français Tome 2
par QUIQUEMELLE Dim 10 Nov 2024 - 19:53
» [ École des Mousses ] École des Mousses
par ramblas47 Dim 10 Nov 2024 - 15:47
» [ PORTE-AVION NUCLÉAIRE ] Charles de Gaulle Tome 4
par Gibus1750 Dim 10 Nov 2024 - 9:10
» [LES B.A.N.] AGADIR
par jlchaillot Dim 10 Nov 2024 - 8:46
» [ ÉCOLE DE MAISTRANCE] Ecole de Maistrance (l'ancienne et la nouvelle)
par douzef Sam 9 Nov 2024 - 12:45
» [ Blog visiteurs ] Recherche d'un ancien membre d'équipage
par medoc2 Sam 9 Nov 2024 - 10:50
» [ École des Matelots ] École des Matelots
par PAUGAM herve Ven 8 Nov 2024 - 21:15
» Frégate de défense et d'intervention (FDI) Amiral Ronarc'h (D660)
par Joël Chandelier Ven 8 Nov 2024 - 15:35
» [ Associations anciens Marins ] Journées d'entraide A.D.O.S.M
par ALAIN 78 Ven 8 Nov 2024 - 14:19
» FREMM Alsace (D656)
par Matelot Jeu 7 Nov 2024 - 17:15
» [ Histoire et histoires ] Et si nous participions à la sauvegarde du Maillé Brezé ?
par gaston.bigot Jeu 7 Nov 2024 - 15:25
» [ Histoire et histoires ] Mers el-Kébir attaque de la Flotte Française du 3 au 6 juillet 1940 par la Royal Navy
par Roli64 Jeu 7 Nov 2024 - 15:05
» ENSEIGNE DE VAISSEAU HENRY (AE) Tome 2
par RENARD-HACHIN Jeu 7 Nov 2024 - 12:54
» [ Blog visiteurs ] Recherche de Pierre Taquet
par VENDEEN69 Jeu 7 Nov 2024 - 8:33
» [Vie des ports] LE PORT DE LORIENT VOLUME 005
par Jean-Marie41 Mar 5 Nov 2024 - 18:50
» TOURVILLE (FRÉGATE)
par Nenesse Mar 5 Nov 2024 - 17:00
» [Les batiments auxiliaires] BERRY (TRANSPORT-RAVITAILLEUR)
par Balleydier Mar 5 Nov 2024 - 15:28
» [Divers Avisos Escorteurs] La saga des Avisos Escorteurs
par Jean-Léon Lun 4 Nov 2024 - 19:42
» [Vie des ports] LE VIEUX BREST
par Roger Tanguy Lun 4 Nov 2024 - 18:44
» [Les écoles de spécialités] ÉCOLE DES TIMONIERS - TOME 2
par ROYALDULTON Lun 4 Nov 2024 - 8:45
» [ Blog visiteurs ] [ Blog visiteurs ]À quelle branche militaire appartient la personne qui porte l’uniforme militaire sur la photo ?
par jean-claude BAUD Dim 3 Nov 2024 - 19:46
» DIRECTION DU PORT DE BREST
par douzef Dim 3 Nov 2024 - 18:39
» [ Blog visiteurs ] Le Reine des Flots
par Invité Dim 3 Nov 2024 - 18:13
» [Blog visiteur] Mon papa Jean-Pierre Pagès né le 20/11/1941
par Invité Dim 3 Nov 2024 - 18:04
» DBFM en Algérie !
par CPM73 Sam 2 Nov 2024 - 8:35
» [ Marins pompiers ] De Pc sécurité pour exercice...
par BEBERT 49 Ven 1 Nov 2024 - 20:16
» [ Marine à voile ] Vieux gréements
par CHRISTIAN63 Ven 1 Nov 2024 - 7:41
» [ TOUS LES C.F.M. ET C.I.N. ] CFM PONT REAN
par Papytragin Jeu 31 Oct 2024 - 16:04
» MÉDOC (BB - MURUROA)
par Matelot Jeu 31 Oct 2024 - 15:32
» [ Blog visiteurs ] un ancien marin du RICHELIEU 1940-1945 ,LE GALL André des Côtes d'Armor (PLOUARET)
par Yvo35 Jeu 31 Oct 2024 - 13:30
» [ Blog visiteurs ] recherche anciens camarades fusiliers marin durant la guerre d'Indochine entre 1953 et 1955
par takeo Mer 30 Oct 2024 - 18:11
» [ Divers Gendarmerie Maritime ] Gendarmerie Maritime
par TECTAM Mer 30 Oct 2024 - 16:51
» [ Vieilles paperasses ] Très vieilles photos de bateaux gris
par Yvo35 Mer 30 Oct 2024 - 13:52
» [ Recherches de camarades ] Recherche de camarades du E.E Tartu (D636) mission "Azur" de 77 à 78
par Dutertre Mer 30 Oct 2024 - 11:30
» [Vie des ports] IFREMER fête ses 40 ans
par TUR2 Mar 29 Oct 2024 - 16:45
» CLEMENCEAU (P.A) - TOME 3
par Roli64 Mar 29 Oct 2024 - 11:51
» [Aéronavale divers] La Marine et l'Aéronavale Française d'hier et d'aujourd'hui
par takeo Mar 29 Oct 2024 - 9:09
» Recherche camarade GALIANA
par 3eme ligne Lun 28 Oct 2024 - 23:35
» [ Recherches de camarades ] RECHERCHE CAMARADES MARINE YEUMBEUL DAKAR 69/71
par dansie Lun 28 Oct 2024 - 21:44
» Léon Gauthier, 1er Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos (1er BFMC) créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne par la France libre (FNFL) et commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer.
par BEBERT 49 Lun 28 Oct 2024 - 19:27
» [Les ports militaires de métropole] Port de LORIENT - TOME 2
par Kohler Jean Marie(Hans) Lun 28 Oct 2024 - 14:44
» [ Blog visiteurs ] règlement des uniformes de la marine royale 1824... Ou 25 ?
par CHRISTIAN63 Lun 28 Oct 2024 - 7:23
» [Vieilles paperasses] Vieilles photos de marins - Tome 2
par phirou Lun 28 Oct 2024 - 0:01
» [Recherche de camarade] Recherche à retrouver Jean Luc Terme
par Eric B Dim 27 Oct 2024 - 19:18
» Recherche radios détachés STRO
par Balleydier Dim 27 Oct 2024 - 18:21
DERNIERS SUJETS
REAO, l'écho d'un lointain lagon.
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°427
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
La mise en culture de l'atoll Reao.
Dans le message 463 de ce post, je vous ai décrit sous une forme romancée, la construction de l’église de Reao.
Vous avez deviné qu’il s’est passé la même chose sur les autres atolls et si je l’ai romancé c’est parce que je n’ai pas accès aux archives de l’archevêché de Papeete, là où l’on doit pouvoir trouver des comptes-rendus à leur évêque des missionnaires où autres frères bâtisseurs.
Restons donc à Reao, où quelques années plus tard, on entreprit de défricher l’atoll.
Je n’en connais pas la date, mais assurément elle est connue aux archives et probablement notée dans les papiers des services de l’agriculture du Territoire.
Un technicien, itinérant de ces services, qui passaient à Reao en 1967, me dit que la cocoteraie de la partie nord de l’atoll avait 80 ans, ce qui plaçait cette entreprise de défrichage en 1887.
Donc aujourd’hui, je vous présente la mise en culture de l’atoll Reao.
- Spoiler:
- Les pionniers au travail.
A l’aube du XXème siècle les Reao sont donc passés sans transition de l’Âge de la Pierre polie dans lequel ils baignaient encore au dix-neuvième siècle, aux temps modernes avec la venue sur leur île des missionnaires catholiques, et ils se sont très bien adaptés à ce nouveau mode de vie, à ces nouvelles coutumes et à l’emploi de nouveaux ustensiles et de nouveaux outils et instruments.
Ils n’ont pas rechigné à édifier des bâtiments, à construire des maisons familiales en dur ; ayant bâti une église de leurs propres mains, le travail de maçonnerie ne les rebute pas et ils pourraient même s’en aller à leur tour pour en remontrer sur des chantiers extérieurs comme le firent leurs cousins Mangaréviens, maîtres en la matière.
Ils se sont aussi adaptés à l’alimentation différente qui leur était proposée, principalement avec la découverte de la farine qu’apportèrent les missionnaires, leur permettant d’apprendre à fabriquer du pain ; avec la découverte du beurre et des conserves de poisson - dont ils n’avaient point besoin, considérant la prodigalité de leur océan - et de viande.
L’obligation de s’habiller d’un minimum imposé par les missionnaires ne les rebuta pas.
Les trafiquants ont appris aux naturels à commercer ; mais pour commercer, il faut avoir de la monnaie et cette monnaie, pour se la procurer, il faut détenir quelques matières à échanger.
Sur un atoll, à l’état naturel, il n’y a, à part quelques nacres et d’autres coquillages : rien.
Certains bourlingueurs leurs prenaient les holothuries récoltées dans le lagon ; ils s’en allaient les revendre vers la Chine ou autre pays asiatiques demandeurs.
Mais les lagons, producteurs de nacre ou d’holothuries, de petite surface comme Reao, furent bientôt épuisés.
Les trafiquants échangeaient les productions de cette mer intérieure réduite contre des étoffes, contre de menus outillages, et aussi, malheureusement, de l’alcool ; c’était du pur troc.
Et puis ayant pris rapidement goût à ce breuvage inconnu et nouveau, ils apprirent bientôt à fabriquer de l’alcool avec de la levure de boulanger, ce fut le komo puaka (l’eau de cochon).
Avec les missionnaires, ils firent connaissance avec le vrai commerce, celui dans lequel on échange une marchandise contre de la monnaie et selon des barèmes fixés pour ces opérations ; plus de troc ni de marchandage. La monnaie restant disponible entre les mains du producteur pour le paiement de ses besoins et de ses achats différés.
Afin de pouvoir se procurer cette monnaie, ils leur enseignèrent l’agriculture et la production agricole.
Ce fut une œuvre de longue haleine car, sur les atolls, l’agriculture allait être principalement basée sur la plantation du cocotier, le cocotier ne donne ses fruits, les noix de coco, qu’au bout de sept ou huit ans.
L’amande des noix produites par ces arbres fournit le coprah, de ce coprah on tire de l’huile.
Cette culture et cette transformation de la noix en huile étaient déjà connues dans le sud de l’Asie et dans d’autres îles de l’Océan Pacifique qui avaient eu des contacts plus tôt que notre Polynésie avec les Européens et tant sur les îles volcaniques que sur les îles calcaires comme les atolls ; de solides maisons de commerce, multinationales avant l’heure, y avaient déjà établis de grandes plantations comme aux îles Philippines ou en Nouvelle-Guinée par exemple.
A l’époque où les habitants des atolls de l’Est s’initièrent à l’agriculture, à Tahiti, des cocoteraies de rapport étaient déjà installées depuis presque un siècle, des noix tahitiennes furent transportées à Reao, comme dans d’autres atolls pour y être plantées et, au bout de quelques années, les arbres, au nombre d’environ cent-vingt à l’hectare commencèrent à produire des fruits et ne s’arrêtèrent plus.
La mise en culture de l’atoll, la transformation en terrain agricole d’une forêt naturelle et sauvage où dominaient les essences bien adaptées à ces sols possédant un environnement maritime, les pandanus et les miki miki par exemple, fut encore une œuvre collective digne de pionniers, travaillant à la main, dans le même genre d’organisation qui avait prédisposé à l’élévation de l’église.
Metua Rute, intéressa les chefs et les fit travailler sur le développement de cette grande idée, mettre l’atoll en culture, ce qui apporterait une transformation complète de leur milieu.
Toute la population fut favorable après les explications qui furent fournies en réunion ; le père en parlait chaque dimanche dans son sermon, en expliquant ce qui s’était passé par ailleurs, sur d’autres îles ou d’autres atolls.
En fait, plusieurs personnes de Reao avaient déjà voyagé jusqu’à Tahiti et avaient pu voir sur la grande île les plantations importantes qui y avaient été créées, et puis ils avaient pu constater les bienfaits que les habitants en retiraient.
Ainsi, les Reao, allaient rentrer dans le circuit du travail qu’ils ne connaissaient pas, et dans les circuits de consommations dont on ne parlait pas encore.
Le travail à fournir serait limité par la surface plantée et les nombreuses paires de bras disponibles sur l’île ne seraient pas occupées à temps plein, comme on dit de nos jours ; de plus, un cocotier lorsqu’il est planté demande bien peu de travail.
Point n’est besoin de labourer le sol chaque année par exemple, seuls quelques arrachages de mauvaises herbes - et il y en a bien peu sur un atoll - seraient nécessaires, ainsi que le ramassage des feuilles mortes, en gros cinq à dix feuilles par an et par arbre, mais des feuilles d’un certain poids, huit à douze kilos pièce !
A cela s’ajouterait, dans quelques années le ramassage des noix environ trois fois l’an ; c’était donc du travail à la mesure des Polynésiens.
Le matériel qui serait employé en agriculture était différent de celui qui servit pour les chantiers de maçonnerie, pour la construction de l’église et des maisons de chaque famille ; aussi une grosse commande d’outillage fut faite à Tahiti et l’on vit arriver par bateau une quantité importante de scies, de haches, de serpes, de pioches, de pelles, de masses et encore des brouettes.
Le même navire livrait pareillement les noix de coco qui seraient plantées, ses cales en étaient bourrées.
Le conseil communautaire sous la houlette et avec les avis du père, car ces gens-là ne connaissaient pas encore les mesures agraires, définissant les lieux qui devaient être plantés en priorité, avait décidé que la partie de l’île qui serait défrichée serait toute la partie Nord, ainsi que les extrémités Est et Ouest, c’est-à-dire là où le sol est uniformément continue, environ sur une distance de trente kilomètres.
La côte Sud ensuite, le chapelet de motu que nous connaissons, celle-là, on s’y intéresserait beaucoup plus tard.
Te metua Rute avait estimé qu’une surface de 750 hectares devait être emblavée ; à raison de 120 noix à hectares, cela donnait un compte de 90.000 noix.
C’est donc un stock 100 000 noix qui se trouvaient chargées dans les deux cales du bâtiment ; elles venaient de Tahiti et d’Anaa.
Cela ferait, comme pour leur embarquement, une monumentale corvée qui serait exécutée avec les pirogues de pêche et les baleinières de récif.
A la date prévue, on se mit au travail.
Encore une fois on s’organisa pour un travail communautaire en équipe comme on avait pu le faire pour les grands travaux des années passées et dont le souvenir était encore tout proche.
Il y eut des équipes de scieurs au passe-partout pour les gros arbres, du travail à la hache ou à la cognée pour les arbres moyens ou petits, du travail à la serpe afin de réduire les branchages pour pouvoir les transporter et les faire brûler.
Sous la surveillance des chefs de chantiers, l’entreprise démarra un lundi matin après une prière matinale spéciale pour son plein succès.
Depuis Tapu Arava, sur toute la largeur de l’atoll, trois cents bûcherons, hommes et femmes, s’attaquèrent de front à la forêt en direction de l’est.
Vers le milieu de la journée à l’heure du repas de nombreux feux étaient déjà allumés et flambaient sur toute la largeur de l’île ; un énorme nuage de fumée noire, poussé par l’alizé s’étirait vers l’ouest en se diluant dans l’atmosphère et bouchait tout l’horizon dans cette direction.
Pendant que ces gens commençaient le travail de bucheron, comme par le passé encore, des équipes de pêcheurs se rendaient sur les lieux propices aux captures en fonction de la lune ; le groupe de cuisinières préparaient les repas pour environ sept cents personnes correspondant au nombre d’habitants qui peuplaient alors Reao.
Les fillettes s’occupaient des bambins et tiraient et apportaient l’eau pour les besoins divers.
Il avait été prévu que le travail de déforestation, la mise presque à nu de l’atoll Reao, à raison de 10 hectares par jour durerait 75 jours !
Soit deux mois et demi.
Il n’est pas compté d’intempéries pouvant stopper momentanément ou ralentir l’entreprise.
Et pendant tout ce temps, le remarquable nuage de fumée s’étirera perpétuellement vers l’ouest.
Effectivement, après les cinq premiers jours, une cinquantaine d’hectares sont bien défrichés.
Elle est surprenante cette grande surface dégagée et mise à nu, maintenant vierge de verdure, faite toute de cailloutis et de pierrailles, avec parfois quelques gros rochers amenés là dans le passé par l’océan en furie ; ils sont cassés à coups de masse et puis portés vers le récif avec les brouettes.
Étrangement, sur cette surface dénudée demeurent, presque tous en bordure de mer, les anciens temples, les marae ; des monuments dépassant parfois avec quelques ornements les deux mètres de hauteur et distants les uns des autres d’environ cent mètres, surmontés de leurs statues ; certains atteignant trente mètres de longueur.
Dommage que la photographie n’existe pas encore à Reao, nous aurions alors comme souvenirs des vues étonnantes d’un atoll quasi vierge de végétation et ses marae presque alignés, à quelques mètres du rivage ; ce qui ne s’était jamais vu. Partout, dans cet espace désertique et rocheux qui vient d’être créé, des oiseaux qui ont perdu leurs repères, qui ont perdu leur lieu de nidification et parfois leurs nids et leurs petits, tournent en rond, complément désorientés.
Dans les semaines qui suivirent, tout en continuant le défrichement, on s’en prit à ces maraes ; c’était les restes visibles de la culture et de la religion ancienne auxquels personne n’avait touché jusque-là.
Il y eut quelques récriminations et lamentations, quelques réclamations aussi mais dans l’ensemble tout se passa bien, ces temples à ciel ouvert furent démolis et leurs roches conduites comme les autres, au récif.
On y trouva de nombreux squelettes, d’ancêtres vénérés souvent devenus des dieux.
On gardait encore le souvenir, bien sûr, des derniers disparus qui furent conduits dans ces niches et tous les ossements furent recueillis avec soin comme il avait été prévu en conseil.
Ils furent rangés dans un ossuaire créé au menema (au cimetière) ; tous ces ossements reçurent donc une sépulture catholique.
On ne sait pourquoi, mais quelques-uns de ces temples, sur cette côte Nord, échappèrent à cette destruction ; de nos jours, ils sont encore là et les rares visiteurs de l’atoll peuvent les photographier avantageusement, entourés par la forêt de cocotiers créée à cette époque.
Ensuite, ce sont les équipes de planteurs de noix qui se mettent à l’ouvrage et, à une distance approximative de neuf mètres les unes des autres, sans tenir compte d’un alignement rigoureux ; ils déposent tout simplement ces fruits appelés à devenir chacun un cocotier, dans un trou peu profond ; ils recouvrent ensuite le plant d’un peu de terre caillouteuse et bien souvent, seulement de cailloux.
Ce travail dura bien presque trois mois comme il avait été prévu.
C’est une séquence de la vie du peuple de Reao qui se termine et une autre qui commence.
A partir d’aujourd’hui, tous les habitants de cet atoll ne sont plus seulement des pêcheurs, ils deviennent des agriculteurs.
Ils vont regarder lever, pousser et grandir leurs plants, en attendant de longues années les premières récoltes de cocos.
Vers le milieu du XXème siècle, comme il restait, dans le sud-est du territoire de Polynésie Française, de petits atolls encore non plantés, et toujours recouverts de leur végétation primitive, sous l’impulsion du père Victor, le prêtre missionnaire de l’extrême paroisse de l’Est que nous connaissons déjà, une coopérative agricole fut créée dont les habitants de Reao et de Puka Rua étaient les actionnaires ; elle s’appelait la Société civile immobilière de Fangataufa Maturei-Vavao.
Les habitants de nos deux atolls frères, pionniers volontaires, à la main, au coupe-coupe, à la hache et à la pioche, comme l’avaient fait leurs ancêtres sur leurs îles natales, défrichèrent, puis plantèrent des cocotiers sur le groupe des Actéons et sur Maria, entre autres.
Le dernier atoll plantés fut Tenararo, dans les Actéons, en 1977.
Et cette fois-ci quelques photos purent être tirées, mais nous n’en connaissons qu’une.
Malheureusement, le Cyclone Nano de janvier 1983 s’abattait sur les atolls Actéons y causant d’immenses dégâts.
André Pilon
Dernière édition par PILON le Sam 28 Nov 2009 - 21:28, édité 3 fois
† CYBAL Jacques- PREMIER MAÎTRE
- Message n°428
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Salut à tous,
Beau récit André, comme d'habitude, beaucoup de choses ignorées...
Nana
Jacques
Beau récit André, comme d'habitude, beaucoup de choses ignorées...
Nana
Jacques
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°429
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Garde-manger ou porte-manteau ?
Voila une photo, une image typiquement paumotu : le lagon, au fond dans le lointain, les motu ; posée sur les coquillages du rivage, aveke, ou encore la vaka motu, la pirogue polynésienne à balancier. Et puis, au premier plan, un arbre mort planté dans les cailloutis et sur lequel on à fixé pour les faire sécher, les poulpes capturées dans le lagon.
On sait que tout ce qui est prélevé dans l’océan sur un atoll l’y est en fonction des phases de la Lune et de la météorologie régnantes. On peut faire confiance aux Paumotu, ils ne sont pas des scientifiques mais pour eux la science de la pêche n’est pas un vain mot. Quand il y a trop, on prend quand même et, pour ce qui est des poulpes, on les met à sécher au soleil, en attendant la période des vaches maigres. On peut voir les enfants, eux, qui sucent par gourmandise les tentacules desséchés, comme nous le faisions étant enfant d’un bâton de réglisse. Pour un popaa ce n’est pas fameux, c’est comme, tout on s’y fait si l’on n’est pas trop faaoru. Un mot qui veux dire à peu près : orgueilleux.
Ces bestioles sont accrochées par leurs têtes retournées et une baguette de bois les maitient étendues.
Crédit Photo : Paul Zumbiehl, extraite de son ouvrage : "un atoll et un rêve" (chez Albin Michel). Paul accomplissait son service militaire comme médecin dans la compagnie de Légion Etrangère qui construisit les abri anti-retombées Pantz à Puka Rua et à Reao. Nous fûmes donc présents en même temps à Reao dans le second semestre de 1967, mais sans nous connaître puisque sa compagnie s’était construite un cantonnement dans la cocoteraie, à distance de la météo.
André Pilon
Dernière édition par PILON le Mar 1 Déc 2009 - 17:29, édité 1 fois
† CYBAL Jacques- PREMIER MAÎTRE
- Message n°430
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Je n'ai jamais pu André....et pourtant on en a accroché quelques uns...
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°431
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Une curiosité à Reao
Voici un point remarquable sur l’atoll Reao et que j’avais repéré un jour pendant la pêche aux langoustes, de nuit, en marchant sur le récif, la lampe coleman à la main et que j’étais retourné voir de jour, un peu plus tard, tellement la chose m’intriguait.
C’est une grande cassure qui s’est produite un jour dans le récif, et le bloc détaché est tombé au fond de l’océan.
Vous la voyez sur cette photo, entre les deux nuages qui l’encadrent si l’on peut dire.
Cet accident géologique se trouve sur la côte nord, et environ à cinq kilomètres de Gaké. Il est facile à trouver avec Google Earth, les deux nuages aidant.
Ce qui a pu produire cette cassure, je n’en sais rien, et personne à Reao ne le savait non plus quand je me trouvais sur cet atoll. Cela date de bien longtemps sans doute.
On peut avancer deux choses : dans le premier cas, la formidable puissance des vagues d’un cyclone tropical qui ont tout simplement cassé le mur de corail. Et puis la seconde possibilité, une cassure sous l’effet d’un tremblement de terre. Il ne sont pas courants mais ils existent.
la surface de cette cassure fait environ 80 mètres sur 40.
A. Pilon
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°432
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Voici, romancé, le récit de mon arrivée sur l’atoll Reao, le 28 février 1967, totalement néophyte pour ce qui est de la Polynésie Française.
Bien que romancé, vous découvrirez, vous, les anciens des îles de l’Est que tout y est vrai et vous vous y reconnaitrez.
Bien que romancé, vous découvrirez, vous, les anciens des îles de l’Est que tout y est vrai et vous vous y reconnaitrez.
Arrrivée à Reao
- Spoiler:
- Dans un tintamarre surprenant, dans un mélange de résonance métallique et d'agitation violente des eaux, de bruit éclatant et confus, brutal d'abord puis diminuant progressivement, parfois de nouveau accentué par un rebond de l'appareil sur une vague plus marquée et très courte ; le régime des moteurs au ralenti puis bientôt coupé, l'hydravion Catalina vient de se poser et dans quelques secondes va s'immobiliser dans la mer intérieure d'un atoll de l'Océan Pacifique, dans un lagon..
Au fracas désordonné de l'amerrissage et à l'arrêt des deux moteurs succède un calme étrange, dans lequel le moindre bruit paraît feutré, assourdi, les oreilles des passagers étant encore bouchées par la pression atmosphérique qui augmentait lors de la descente, avec la diminution d'altitude. Petit à petit chez les uns, ou bien subitement chez d’autres, chez ceux qui ont su déglutir un peu de salive, l'oreille reprend sa fonction et commence l'analyse de bruits qui sont inhabituels : le pas des hommes de l'équipage qui se déplacent dans l'avion pour effectuer les manœuvres, leurs voix qui transmettent les consignes prévues pour ces actions, le clapotis des vagues venant se briser le long de la coque.
Une petite houle fait quelque peu rouler l'appareil d’un bord sur l’autre. Les voix des passagers qui, pendant la descente s'étaient tues, deviennent distinctes elles aussi. Ils commencent à échanger leurs impressions et bientôt s'affairent pour le débarquement qui va avoir lieu dans quelques minutes.
L'hydravion, après une heure trente de vol au-dessus de l'océan vient de se poser sur le lagon de l'atoll Reao. Le trajet, depuis Hao, un autre atoll, d'où il a décollé d'une piste en dur, s'est effectué par un très beau temps dans un régime de vent alizé de nord-est ; l'appareil volait à une altitude d'environ sept cents millibars (1), soit un peu plus de trois mille mètres. Il a fallu louvoyer à plusieurs reprises pour contourner les sommets de puissants cumulus qui grimpaient au moins à plus de mille mètres au-dessus du niveau de vol, et que l'avion n'aurait pu traverser sans risques ; la turbulence qui est parfois très forte à proximité immédiate de ces magnifiques nuages à développement vertical peut les rendre dangereux. A ce niveau de vol, sous les tropiques, la température extérieure avoisine les quinze degrés, et de ce fait, il ne faisait pas très chaud dans la cabine. Au départ très matinal, à Hao, le thermomètre indiquait vingt-trois degrés au sol ; bien vite, sitôt atteinte l'altitude de croisière, il fallut sortir des sacs, qui une veste, qui un pull, habit léger à se le mettre sur le dos. Maintenant, la chaleur est retrouvée et la sueur commence à perler au front de l'équipage et des passagers. En peu de temps, les chemises qui épongent les corps se mouillent de vastes taches humides.
Chaque quinzaine, le Catalina assure la liaison avec cet atoll sur lequel se trouve implantée une station météorologique. Ces liaisons sont organisées dans le but d'effectuer le ravitaillement en vivres frais, apporter le courrier, relever du personnel ou bien encore livrer le petit matériel nécessaire à son fonctionnement et pouvant être d'un besoin urgent.
L'ancre vient de faire tête (2), aussitôt l'appareil se trouve orienté dans le lit du vent, le petit roulis en devient moins sensible. L'équipage a ouvert les deux sabords et l'alizé bienfaisant qui y pénètre à grandes bouffées rafraîchit l'intérieur de la cabine qui est maintenant surchauffée par le soleil, renouvelant en un instant l'atmosphère qui y devenait étouffante.
Mais voici qu'une embarcation à fond plat, armée par deux hommes de la météo et d'un polynésien, se range le long du bord. Ce dernier manœuvre avec doigté le moteur hors-bord de quarante chevaux qui la propulse, il la range en douceur sous l'ouverture de bâbord.
Aujourd'hui, 28 février 1967, la relève du service météo se compose de trois personnes dont le nouveau chef de la station, Louis. Ces hommes ont quitté Tahiti la veille afin de rejoindre le point de rendez-vous avec l'hydravion sur l'atoll de Hao ; ils ont fait à cette occasion un voyage de mille kilomètres au-dessus de l'océan. Tous trois sont nouveaux au pays ; arrivant de France, ils ont tout d'abord découvert Tahiti et sa capitale : Papeete. Suivant un court séjour sur la grande île, les voici en quelques heures propulsés dans l'est de l'archipel des Tuamotu, sur ces îles basses que l'on nomme les atolls, des terres bien déshéritées, comme ils ont pu le lire dans la documentation mise à leur disposition afin d'étudier la région et son environnement, avant de s'y trouver plongés.
La veille donc, ils ont fait ce voyage de deux heures à bord d'un DC-6. Pour la première fois ; leurs yeux découvraient les atolls vus du ciel. Des tapis posés sur l'immensité maritime ! Mais d'abord, sitôt le décollage de Faaa, qui est l'aéroport de Tahiti : quelle beauté ! quelle surprise ! quelle féerie ! qu’est le spectacle de la montagne tahitienne ce matin-là, vierge de tout nuage. Toute l'île d'un vert sombre visible sous leurs yeux ! les pics les plus hauts qui jaunissaient sous l'éclairage des premiers rayons du soleil levant, alors que les profondes vallées, qui découpent les planèzes comme à grands coups de machette, étaient à peine sorties de la nuit. Les deux plus hauts sommets de Tahiti : l'Orohena et l'Aorai, respectivement la nageoire du requin et la demeure des dieux, qui sont les rebords du volcan central violemment attaqué par l'érosion, s'élèvent tranchant tous deux sur le ciel jusqu'à deux mille quatre cents mètres d'altitude, aussi brusquement que l'aileron du requin tranche la surface de la mer. Et puis, semblant insignifiante par rapport à cette puissante montagne surgie un jour des eaux : la ville de Papeete, lovée dans un cadre de verdure peut-être sans pareil.
Bientôt, ce fut la presqu'île de Taravao, un autre volcan, aussi libre de nuages que l'île principale. On distinguait très bien, tout autour de l'ensemble formé par ces deux masses basaltiques accolées, une guirlande blanche matérialisant les brisants éternels comme la mer, formés par la houle qui vient mourir sur le récif barrière.
Un moment plus tard, par le travers tribord, le petit cône de Mehetia fut en vue ; c'est le dernier édifice volcanique sorti des eaux dans cette région du monde nous disent les géologues. Il garde ses formes primitives parfaites, à son sommet le petit cratère éteint et à peine attaqué par l'érosion est remarquable. Un peu plus tard va apparaître, à bâbord cette fois-ci, et presque à mi-parcours, l'atoll Anaa. Louis a lu que cet atoll est le plus beau de l'archipel que nous abordons en l'apercevant. Le bleu de son lagon se reflète, dit-on, dans le ciel et dans la base des cumulus qui se forment au-dessus de l'atoll. Nos voyageurs volant à plus de cinq mille mètres, nettement au-dessus de la base de ces nuages, n'ont pas observé ce phénomène ; ils ont pu remarquer, par contre, qu'ils épousaient dans le ciel la forme plus ou moins circulaire de cette île basse. En effet, les cumulus se développent au-dessus de la forêt de cocotiers, le sol étant fortement chauffé par le soleil, ils matérialisent tout là-haut, un ovale identique à celui de l'île qui en est boisée.
Au bout d'une demi-heure, l'avion survole Reitoru, tout petit atoll au cercle parfait qui se présente presque à la verticale des hublots de tribord. Mais alors que Reitoru s'éloigne sur l'arrière, à tribord également apparaissent Marokau et Ravahere, deux atolls frères. Encore de petite taille, mais plus importants que le précédent, ils sont bien loin d'être aussi beaux que lui ; une grande partie de leur surface est submergée par la mer. Une légende polynésienne nous dit que ces îles jumelles jadis n'en faisaient qu'une, qu'elle fut coupée en deux par un cataclysme ; cela peut être vrai car un étroit bras de mer les sépare. Vu ciel, une simple enjambée semble suffisante pour passer de l'une à l'autre. En les observant, on se laisse aller à rêver, qu'un jour, lors d'une secousse sismique, un énorme pan s'en est détaché, a glissé vers le fond de l'océan en les séparant pour longtemps. La légende ajoute que dans un avenir lointain, la croissance des coraux les réunira de nouveau ; ceci est fort possible.
A partir de ce point, le quadrimoteur commença sa descente et, comme le vent soufflait d'est, il se trouva tout naturellement dans l'axe de la piste de Hao qui est orientée est-ouest ; il n'eut donc aucune évolution à faire avant les ultimes manœuvres d'atterrissage.
Après l'avoir observée du ciel, nos passagers pour Reao découvrent au sol ce qu'est l'île basse qui porte le nom particulier d'atoll, l'étrangeté de cette terre qui ne s'élève que d'un à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. Les atolls qui ne doivent leur existence qu'aux violentes tempêtes tropicales, aux cyclones, qui sévissent parfois dans cette région du monde, ces phénomènes accumulant les coraux détruits par la houle, en nappe calcaire qui deviennent des îles. Paradoxe que sont ces îles qui doivent leur existence à l'action des eaux, mais qui sont régulièrement ravagées par elles tout autant.
Louis s'est promis, lorsqu'il serait installé là-bas, d'étudier le processus de leur formation, ainsi que la flore et la faune qui y subsistent ; le mode de vie de leurs courageux habitants que l'on nomme Paumotu. Ces gens qui, encore à l’Age de la pierre polie, vivaient en harmonie parfaite avec cet environnement, avant l'arrivée des Européens, employant pour leur divers besoin uniquement les roches, les produits et la végétation de leurs îles, principalement le pandanus, le cocotier et le taro, à tel point que l'on a pu appeler leur organisation sociale : la civilisation du cocotier (3).
Le débarquement des vivres, du matériel et des sacs de courrier, est maintenant commencé, chacun y met du sien, il n'y a pas de dockers ici. L'embarcation aussitôt chargée - un Boston Whealer en matière plastique - file vers la plage visible à cinq cents mètres environ, où stationnent un petit camion et une Jeep.
Les yeux des arrivants remarquent l'étrange beauté du site où le bleu domine, écrasant tout. Le bleu du ciel marqué de petits cumulus filant rapidement dans le flux du vent d'est ; celui du lagon agité par cet alizé et tacheté de quelques moutons que produisent les vaguelettes déferlantes. Plus loin, vers la plage, il y a du vert, le vert de la forêt de cocotiers. Seul dans le tableau, cet aplat horizontalement étiré, rompt franchement l'omniprésence du bleu ; ce fond de scène est lui-même strié verticalement de fines lignes grisâtres matérialisant les troncs de ces arbres. Au pied de cette forêt, quelques coups de pinceaux dorés, maculés de taches d'un gris douteux, signalent la plage sableuse encombrée de rares petits rochers. C'est cette plage qui va accueillir les voyageurs dans un instant.
Au second voyage de l'embarcation, les trois passagers y prennent place et se retrouvent bien vite à terre. Une autre rotation aura lieu, elle transportera les membres de l'équipage qui s'affairent pour le moment à passer une seconde aussière ; celle-ci assurera parfaitement la sécurité de l'appareil qui se trouve maintenant amarré sur un coffre mouillé au milieu du lagon pour ce besoin.
Juste avant de toucher terre, le Boston passe devant un autre Catalina, mais naufragé celui-là. Il a terminé sa carrière ici, il y a quelques semaines. Il gît dans deux mètres d'eau, tout près du rivage, posé de guingois sur la pente du récif et le sable du fond. Seule une aile inclinée, projetée au-dessus de la surface, telle un tremplin pour ski nautique, indique sa présence. Une pensée fugitive effleure le cerveau des voyageurs... et si notre appareil avait fait lui aussi naufrage ?
Le canot achève sa course en s'échouant dans quarante centimètres d'eau, il ne reste plus qu'à enlever chaussures et chaussettes, retrousser le pantalon, en descendre et marcher sur le sable avec précautions, car des coquillages morts et coupants garnissent le fond du lagon.
Sur le rivage, le chef de la station météo et quatre polynésiens les accueillent :
- Ia orana ! Eaha to oe huru ? Bonjour ! Comment ça va ? demandent ces derniers ; Maitai ? Maitai ? interrogent-ils encore avec insistance, formules de salutations rituelles.
Et à eux de répondre :
- Oui, oui... sans comprendre la question posée dans le parler local.
- Maitai ? ia orana i te henua Reao ! annone l'un d'eux à Louis, en le regardant, interrogateur, et tout en portant le colis qu'il a saisi dans l'embarcation.
Voyant que celui-ci ne comprend pas, il lui explique alors en français local :
- Maitai ? je demande à toi comment ça va. Si je dis : iaorana i te henua Reao, c'est pour souhaiter à toi la bienvenue à Reao. Si ça va bien, tu réponds : maitai.
- Et si ça ne va pas, lui demande alors Louis.
- Tu réponds : aita maitai ! ça ne va pas.
Après quelques minutes nécessaires pour les présentations, l'établissement des contacts entre les résidents et les nouveaux venus, Louis se retrouve à côté de son interlocuteur, un jeune homme d'environ dix-huit ans, torse nu, tellement bronzé qu'il en est presque noir.
- Tu parles bien le français, lui demande-t-il, pourtant, j'ai appris à Tahiti que les habitants de Reao ne connaissent pas cette langue.
- C'est vrai, j'ai appris à Papeete, moi ; il n'y a que quatre personnes qui parle bien le farani ici. Moi, je ne suis pas de Reao, mon henua est Puka Rua ; il montre alors la direction du nord-ouest et ajoute :
- Tu as vu mon île tout à l'heure, avant d'arriver.
Il est vrai que juste avant de se poser à Reao, l'hydravion avait amorcé sa descente permettant de se retrouver en rase-mottes au-dessus du village de cet atoll, paré pour y jeter le sac de courrier par l'un des sabords, comme il le fait à chaque rotation.
- Mon nom, c'est Robert Taihuka a Taihuka, reprend-il ; à Tahiti, on m'appelait Boby, ça vient de Robert. Ici, on m'appelle Popi, et toi : eaha to oe igoa ? comment c'est ton nom.
- Mon prénom est Louis.
- Ici, ce sera Rohi, ou bien Lohi, ou bien encore Rofi.
- Pourquoi veux-tu changer mon prénom ?
- Aita changer, je ne change pas ton nom, mais les paumotu ne savent pas prononcer Louis... et il ajoute à la cantonade en direction des villageois qui arrivent à vélo ou à pied, sur les lieux du rassemblement :
- Teie Rohi, patron météo api !
- Et tu leur as dit quoi ?
- Que tu es le nouveau chef de la station météo, je sais que tu es le remplaçant de Matimo, de Maxime.
Les échanges de civilités, les souhaits de bienvenue se terminant, les deux véhicules chargés de matériel et de personnel prennent le chemin de la météo qui se trouve à quatre kilomètres d'ici, dans le nord-ouest, tout près du village et dans le seul secteur habité de l'atoll.
Il fait très chaud et la réverbération est intense, la lumière solaire et la chaleur sont réfléchies par le sable qui borde le chemin sur lequel on roule, à l'extérieur de la forêt. C'est un soulagement quand parfois la Jeep que conduit Maxime, dans laquelle se trouvent Louis et un autre passager, pénètre dans une zone ombragée en serpentant parmi les arbres.
Louis remarque que les cocotiers en ce secteur de l'atoll ne sont pas très élevés, ils semblent encore jeunes. Quelle différence de hauteur avec les cocotiers girafes de Tahiti où ils atteignent parfois vingt-cinq mètres ! et même les régimes de noix sont moins fournis que ceux que l'on peut voir accrochés aux arbres de la grande île. Le sol du sous-bois n'est composé que de pierraille, il semble totalement stérile ; à Tahiti, par contre, la terre volcanique est d'une fertilité sans pareille.
Le chemin sableux, tout en lacets, a été tracé au hasard, parfois sur le sable du rivage, parfois dans la forêt, permettant d'éviter soit des quartiers de roches, soit les troncs des arbres qui furent plantés sans ordre. Tout en roulant, ils échangent quelques banalités relatives à l'île, à ses habitants et à leur mode de vie. Louis transmet quelques messages verbaux émanant d'amis communs, de France ou de Tahiti. Maxime, Matimo pour les Reao, quittera l'atoll dans une quinzaine de jours par une prochaine liaison aérienne ; cela lui sera confirmé par message, lui précise-t-il.
Chemin faisant, Louis observe avec attention cet univers étrange et tout nouveau pour lui qui l'entoure ; il se remémore le développement d'Albert t'Sertevens (4), qui décrit l'atoll d'Anaa pendant seize pages ! Anaa, la béatification de la couleur, écrit-il ; et il note : "l'incomparable lagon de Anaa, le plus beau, le plus pur de tous ces grands lacs marins qu'enferme un anneau de corail". Je vais donc avoir la chance de vivre plusieurs mois dans cet univers tant vanté mais bien peu connu, se dit-il. Même si Reao n'est pas Anaa, pourquoi ne serait-il pas aussi beau ? pourquoi cet atoll n'aurait-il pas autant de charmes ? sinon plus. Les touristes ne viennent jamais à Reao et l'écrivain belge n'est pas venu ici non plus pour se rendre compte et comparer.
A droite du chemin, du côté de l'océan, on peut remarquer un énorme bourrelet de pierre et de rochers grisâtres, sur plusieurs centaines de mètres de longueur.
- Qu'est-ce tas de pierre ? demande Louis au conducteur.
- C'est une accumulation de roches qui s'est produite lors d'un cyclone, au début du siècle, en 1903 ou 1906, m'a dit une personne d'ici qui connaît beaucoup de choses, une érudite locale, lui répond Maxime, nous viendrons y faire un tour ; c'est vraiment remarquable cet entassement de rocailles arrachées au récif par la violence des vagues.
Les agences de voyage vantent la beauté des lagons polynésiens ; il n'y a pas que cela, et Louis qui est météorologiste sait qu'il débarque aujourd'hui en un lieu qui peut être dangereux et parfois mortel. Justement, dans cette région du monde, nous nous trouvons en pleine saison des cyclones, ces phénomènes qui peuvent tout détruire sur de si petites îles.
Mais à gauche, les eaux bleues du lagon sont là, à portée de la main, elles sont bien agitées et ne correspondent pas à ces descriptions paradisiaques, elles non plus. En effet, dans ce secteur, alors que l'on se rapproche du village, sous l'effet de la force du vent, le clapotis que l'on rencontrait au moment de l'amerrissage se transforme en vagues qui atteignent un mètre de hauteur, elles déferlent même avec quelques gros moutons blanchâtres.
Devant la voiture qui roule à faible vitesse, un polynésien, torse nu et en short, fonce sur un cyclomoteur vers le village, il réalise souvent des prodiges d'équilibre là où il rencontre des zones sableuses. Pour son plaisir personnel, il joue le rôle de messager ; il annonce et décrit les nouveaux venus à ceux qu'il peut rencontrer, occupés soit au bord du lagon ou dans le sous-bois. Ce qu'il annonce est immédiatement répercuté par les autres en direction d'individus pouvant se trouver dans le voisinage. Cela s'appelle la "radio-cocotier", un système de transmission qui est bien connu à Tahiti : la rumeur.
- Tu vois, dit Maxime, la radio-cocotier fonctionne parfaitement à Reao, je suis prêt à parier que quand nous allons pénétrer dans le bourg, chacun te connaîtra, et t'appellera par le surnom que t'a donné Bobby.
Toujours précédé de ce messager, la Jeep aborde le village. En ces lieux, il est matérialisé par une grande bâtisse isolée et entourée de plusieurs cabanes en tôle. Cet ensemble situé à quelques dizaines de mètres du lagon est bien caché sous les cocotiers, qui sont très hauts, ceux-là. Trois personnes qui se trouvent à proximité, des femmes, saluent de la main :
- Iaorana Rohi, iaorana patron météo api ! Bonjour Rohi, bonjour nouveau chef météo.
Et bien oui, visiblement tout le monde, comme l'a dit Maxime, est au courant de son arrivée, et alors que la voiture dépassant cette construction forestière débouche sur "l'avenue" principale, chemin de pierre et de terre damée, qui va du lagon au rivage de l'océan, toute la population est là, agitant bras et mains ; tous connaissant le nom qui lui a été attribué par Popi sur le bord du lagon, accueillent chaleureusement Rohi.
La voiture stoppe devant une maison en construction.
- Nous allons saluer le tavana, dit-il, le chef du village. Il se nomme Martial Takararo. Elus démocratiquement, à la même date que nos conseillers municipaux, les conseillers de Reao l'ont désigné à bulletin secret pour remplir la fonction de tavana, de chef du village. Lui, n'est donc pas maire, car Reao n'est pas une commune, cet atoll est un district du Territoire Français d'Outre-mer qu'est la Polynésie Française (5).
Un instant plus tard, comme la Jeep s’arrête devant l'école, délaissant les deux maîtres et leurs cours, une marmaille sort d'un seul jet en piaillant, et tous ces élèves viennent s'agglutiner autour de la voiture, dévisageant Rohi, s'adressant les uns, les autres, des commentaires dans leur dialecte. Ceci constitue pour eux une vraie distraction, et l'instituteur que nous rencontrerons plus tard les rappelle. Ce petit monde retourne en classe avec regrets mais enchanté de la récréation imprévue.
L'édile municipal est occupé à construire une maison, lui et un manœuvre sont affairés sur un mur qu'ils montent en pierres et en ciment. Il a sur sa tête un chapeau en pandanus tressé dans lequel sont fixés plusieurs hameçons de tailles différentes : la bride de ses petites lunettes de plongée encercle ce chapeau au niveau du tour de tête. Comme les autres personnes qui sont sur le chantier, il est torse nu et sue à grosses gouttes. Ils sont aussi bronzés, noir de peau, que Popi que nous avons vu à la plage ; c'est bien la couleur locale.
Maxime fait les présentations officielles, ce n'est pas facile car Martial ne parle pas quatre mots de français ; mais bien sûr, il connaissait l'arrivée du nouveau chef de station. C'est un solide bonhomme, la quarantaine, trapu, musclé ; il lui tend une main large comme un battoir :
- Maitai ?
- Maitai, répond Rohi comme on lui a enseigné, en essayant de serrer la vaste main du chef. Voici qu'arrive madame la tavana, qui est donc la première dame du village ; elle est accompagnée de trois autres vahinés, elles passent des colliers de coquillages et de fleurs au cou des deux nouveaux, les embrassent et leur souhaitent la bienvenue en véritable langage paumotu :
- Kia orana, kia orana korua ! répètent-elles en choeur, à l'intention des deux nouveaux venus.
Ces dames sont suivies par une bonne dizaine de chiens. Et tout autour de l'attroupement, dans la rue, la gent canine est aussi nombreuse, venue d'autres directions. Nos voyageurs découvrent là, ce dont ils avaient entendu dire à Tahiti : qu'aux îles Tuamotu, les chiens sont du bétail, de la viande de boucherie, et que l'on peut en trouver des troupeaux. Les paumotu s'en nourrissent comme on le fait dans notre pays d'un mouton, d'un lapin ou bien d'un canard, ces animaux que l'on n'élèvent pas en ces lieux. Mais, bon sang ! ils sont bien maigres, la majeure partie d'entre eux n'a que la peau et les os ; il n'y a pas grand chose à manger dans leur carcasse. Une femelle d'une maigreur squelettique, totalement efflanquée, passe lentement en regardant de-ci, de-là, cherchant probablement une quelconque nourriture. Elle traîne derrière elle une douzaine de chiots qui se trouvent dans le même état famélique que leur mère. Il essayent, tout en se déplaçant, de s'accrocher des lèvres à ses tétines flasques et pendantes, dans lesquelles le peu de lait qui s'y trouvait a déjà été pompé jusqu'au sang. La femelle s'est assise au milieu de la rue pour gratter ses puces ; immédiatement, tous se précipitent vers elle afin d'attraper une tétine plus facile à saisir dans cette position ; ils se chamaillent en montrant leurs crocs de lait et en couinant sous l'effet de quelques morsures mutuellement distribuées à tort et à travers. En effet chacun n'a pas sa place, les tétines de la pauvre mère ne sont pas assez nombreuses.
Dans les minutes passées, en traversant le village, Rohi a pu observer deux familles de chiens dans un état identique.
- Mais pourquoi ces chiens sont-ils si maigres ? demande-t-il à Maxime, alors que la voiture va prendre le chemin des installations de la météo.
Celui-ci lui explique donc :
- A leur naissance, les chiots sont tous gardés vivants en prévision alimentaire. Chez nous, les portées sont surveillées ou bien programmées, il n'en est pas de même ici et la nature y exerce totalement ses droits. Les gens de ces îles font une sélection en gardant les femelles, filles de celles qui sont bien en chair et qui sont les plus prolifiques, ce qui amène la naissance de portées de huit à douze chiots, parfois plus.
Mais sur un atoll, comme il y a à peine assez de nourriture pour les hommes, il n'y en a donc pas pour les chiens, tu vois le résultat ; les mères ne produisent pas assez de lait pour leurs petits qui sont toujours affamés. Ils en sont bientôt réduits à rechercher leurs besoins alimentaires autour des maisons : arêtes de poisson, morceaux de noix de coco, excréments humains, ceux des enfants principalement. Il est impossible de les nourrir correctement, et cela ne vient pas à l'idée de leurs maîtres. Pour nourrir ces bêtes, il leur faudrait pêcher beaucoup plus de poisson que ce qui est nécessaire pour les provisions familiales. Quand ils seront un peu plus grands, ils iront au lagon avec leur mère ; ils y apprendront à pêcher le poisson pour leur propre compte, guidés par elles et par les vieux mâles. A partir de ce jour, se nourrissant correctement, ils engraisseront rapidement et ce sera pour leur malheur, ils feront bientôt les frais d'un repas dominical, surtout les mâles qui n'ont pratiquement aucune chance de survie ; un chien paumotu, s'il veut vivre longtemps, il faut qu'il soit maigre, pelé et galeux, et qu'il demeure en cet état.
Pendant cet exposé, le conducteur a mené lentement la Jeep par la forêt et encore une fois dans un chemin qui serpente entre les troncs. Elle débouche sur une aire dégagée où les cocotiers ont été abattus lors de l'établissement de la station météorologique, permettant ainsi la manœuvre et le poser d'hélicoptères. En bordure ouest de cette zone sont édifiés les bâtiments, qui sont métalliques pour la plupart.
L'installation a été réalisée sur les lieux de l'ancienne léproserie, comme Rohi l'a appris dans les documents consultés à Papeete. Les deux constructions principales de cet hôpital déserté sont toujours debout, solidement maçonnées, en blocs de calcaire venus du récif ; elles ne sont plus que murailles imposantes. De la toiture : poutres, chevrons, couverture de feuillage en pandanus ou en cocotier, il n'y a plus rien. Les portes, les fenêtres, les boiseries du toit, tout a probablement été récupéré et réemployé au village. Du début du siècle à la fin de la seconde guerre mondiale, ce lieu fut le refuge d'isolement obligatoire de malheureux de tous âges atteints par cette terrible maladie : la lèpre.
Les Hawaii touchées par ce fléau comme presque toutes les îles d'Océanie eurent leur léproserie installée à Molokai. Les hanséniens de la Polynésie Française furent éloignés sur Reao. Il faut préciser que c'est cette île qui souffrit le plus des atteintes de ce mal, elle était comme prédestinée : la lèpre y fit son apparition en 1906, et puis, le Père Paul Mazé comptait une centaine de personnes atteintes sur quatre cents habitants en 1919. Alors le nombre de malades sur place militait en faveur de l'installation d'un établissement hospitalier ici même, d'autant plus que, l’île de Puka Rua tout proche avait été contaminée à son tour et comptait elle aussi un grand nombre de personnes atteintes.
Depuis le milieu des années quarante, grâce aux sulfonés, cette maladie est assez bien contrôlée ; sitôt détecté, le mal est fixé en l'état, il ne progresse plus et les personnes atteintes ne sont plus contagieuses. Cet établissement médical où la majeure partie des pensionnaires étaient donc originaires de Reao ou de Puka Rua, l'île de Popi, n'eut plus de raison d'être et fut désaffecté. En plus des squelettes des deux bâtiments principaux que nous avons vus, il en reste d'autres, petits ou grands : des citernes, une petite église en construction qui sert de parc à cochons, et le cimetière. En ce dernier lieu on peut recenser une centaine de tombes. Ces malheureux reposent là, bercés par l'alizé, ce vent qui souffle sur la moitié du globe terrestre. Le vent qui est le plus pur, le plus doux, le plus salubre de tous les vents. Celui qu'ils respiraient, celui qui propulsait leurs embarcations lorsque, valides, ils s'en allaient à la pêche, leur occupation principale ; et qui, alors atteints dans leurs chairs, malgré sa pureté ne put les guérir de la maladie venue d'ailleurs.
Ils reposent dans le calme de ce lieu abandonné mais du plus serein qui soit. Les Reao n'y viennent jamais, on leur a dit que le sol est contaminé par la maladie ! Ces tristes sépultures ne sont marquées que par un tas de pierraille grise sur lesquelles des croix de bois achèvent de pourrir. Sur ces croix, quelques noms sont encore visibles, dans peu de temps il n'en restera plus rien, elles seront devenues des tombes anonymes comme la majeure partie le sont déjà. Les arbres que ces infortunés ont plantés, les frangipaniers, les figuiers, sont toujours là, ils décorent et ornent ce pitoyable cimetière tout le long de l'année : les premiers de leurs fleurs jaunes et odorantes, les seconds de leurs fruits mûrs que viennent picorer quelques passereaux migrateurs pendant leur escale et qui parfois chantent pour ces défunts.
Ce fut donc sur ces terrains devenus disponibles que l'on construisit la station météorologique. L'emplacement a été bien choisi, pour une fois... en effet, l'altitude y est ici de sept mètres au point culminant de l'établissement, qui est aussi celui de l'île. On y replia donc le matériel qui se trouvait au lieu dit Motu Onu, l'îlot aux tortues, où la première station avait été implantée en un lieu qui ne dépasse pas trois mètres de hauteur au-dessus de l'océan !
On avait enfin compris que ce dernier site était dangereux... sachant que l'océan lève régulièrement, en l'absence de tempêtes locales, des vagues de trois à cinq mètres, il est permis de se demander où avait l'idée, les ingénieurs de la météo qui autorisèrent la construction en cet endroit ! Et Rohi sait qu'assez souvent ses camarades qui l'ont précédé ici ont travaillé les pieds dans l'eau. Une simple tempête tropicale aurait pu tout détruire, les hommes et le matériel. Quand on sait ce qui s'est passé dans la Polynésie Française de novembre quatre-vingt-deux à avril quatre-vingt-trois, période pendant laquelle le territoire a essuyé sept cyclones ou tempêtes tropicales, on est enclin à penser que le personnel qui fut affecté à Motu Onu a eu, tout simplement, de la chance.
Laissant le bâtiment de la radio à gauche, la Jeep pénètre dans la cour de la station, bordée par un mur d'un mètre de hauteur qui limitait l'étendue de l'hôpital, et où les cocotiers n'ont pas tous été coupés mais éclaircis seulement ; ils ombragent l'ensemble. Là, une vieille dame et un homme, paumotu tous deux, accueillent les nouveaux, ils les saluent comme l'ont fait ceux de la plage et du village, de joyeux kiaorana. Ils parlent beaucoup, mais dans leur langage, et, à part Maxime, personne ne comprend quoi que ce soit. Tetori Reonita est le nom de la vieille dame, elle est l'une des rares femmes maigres aux îles Tuamotu ; tout en les complimentant pour leur venue à Reao, elle leur passe au cou un collier de fleurs fraîches de frangipanier, qu'elle a cueillies sur les arbres du cimetière délaissé. Tetori est employée pour les travaux de cuisine, de ménage et d'entretien ; cette personne, que nous connaîtrons d'une extrême gentillesse, est l'auxiliaire de cantonnement.
L'autre s'appelle Gapotai Teara ; son ouvrage à la station, c'est la fabrication de l'hydrogène, gaz avec lequel sont gonflés les ballons- sondes, expédiés dans l'atmosphère à heures fixes. Gapotai est un garçon aussi costaud que le tavana que nous avons vu tout à l'heure ; plutôt petit, un peu empâté, on devine des muscles puissants qui roulent sous cet appoint graisseux.
C’est alors que, les présentations étant terminées, il prend les valises de Rohi et lui fait signe de bien vouloir le suivre vers la chambre qui lui est destinée.
Dans ce bâtiment métallique, il fait bien chaud et les vêtements deviennent vite insupportables. Comme Rohi se prépare pour prendre une douche dans la salle d'eau commune qui se trouve attenante à son logement, il constate que pas une goutte de liquide ne coule du robinet ! Gapotai qui est revenu sur les lieux lui signale dans son langage :
- Kaore komo, o faahi koe, il n'y a pas d'eau et il faut que tu pompes ; et, pour être sûr d'être bien compris, il joint à la parole le geste de pomper, en montrant du doigt une pompe japy manuelle, fixée au pied du château d'eau de fabrication locale : un échafaudage en tubes métalliques surmonté d'un bac de deux mètres cubes. Ensuite, il passe à la pompe et envoie l'eau de la citerne vers le rudimentaire réservoir. Au bout d'un instant, il stoppe le pompage et annonce à Rohi :
- Oti, pomper pae ahuru, terminé. Il lui fait comprendre qu'il n'a droit qu'à cinquante coups de pompe pour une douche.
En effet, ce sont les consignes du chef de station qui permettent d'économiser l'eau. Sur un atoll, la seule eau douce que l'on peut avoir à sa disposition, c'est l'eau de pluie récupérée. Hors, dans cette région de l'Est de l'archipel, les précipitations sont rares, d'où la nécessité de ne pas en perdre une goutte quand il pleut, et obligation de bien l'épargner par la suite. C'est donc un liquide précieux, aussi toutes les toitures sont munies de gouttières canalisées vers une citerne d'une trentaine de mètres cubes. En la construisant, on a pensé bien grand ! Rohi pendant son séjour la verra le plus souvent à son niveau le plus bas ; à deux reprises elle sera même complètement vide.
Un moment plus tard il est allongé, rafraîchi, sur sa couchette, attendant le retour de la jeep qui est repartie une nouvelle fois vers le lagon pour ramener les hommes de l'équipage du Catalina vers la station ; ils y prendront leur repas avant de repartir vers la base de Hao. Les mains sous la nuque, il repasse mentalement les temps forts de ce voyage exceptionnel commencé à Paris il y a quatre semaines.
Au décollage de l'aéroport de Paris-le Bourget enneigé, la température était négative, un petit froid sec régnait sur la capitale et sa région. Il s'ensuivit un vol en DC-8 d'une durée de six heures, puis un atterrissage à Montréal après avoir observé les icebergs dérivant dans le courant froid du Labrador, le blanc manteau neigeux canadien ainsi que le Saint-Laurent gelé. Sur le terrain de Montréal encombré d'imposants tas de neige, la température signalée était de moins vingt-cinq degrés !
Six heures plus tard, le quadriréacteur se posait à Los-Angelès après avoir survolé les grandes plaines de l'Ouest, blanches elles aussi. Sur l'aéroport international le thermomètre marquait dix-sept degrés, soit une amplitude de quarante-deux degrés par rapport à celle relevée à Montréal !
Cloués au sol pour cause de brouillard levé brusquement dans la brise de mer, et interdisant le décollage, l'équipage et les passagers passèrent la nuit dans un motel : le Hyatt, un gigantesque ensemble hôtelier où les serveuses étaient habillées en petits lapins (oreilles et queue, tenue résille). Le lendemain matin, l'air pur des premières heures matinales, apporté par la brise de terre descendant des montagnes avait balayé cette brume épaisse et permettait de reprendre la route vers Tahiti. Un vol de huit heures sans escale, pour un parcours entièrement maritime, allait s'en suivre et y conduire l'appareil.
Après la découverte de cette île rêvée, objet de nombreuses lectures de jeunesse, voici donc ce magnifique voyage terminé, au beau milieu de l'Océan Pacifique, sur un atoll des îles Tuamotu, que peu de gens savent situer sans hésitation sur la mappemonde.
Notes
1- Le terme millibar n'est plus employé, il est remplacé par : hectopascal.
2- L'ancre vient de crocher sur le fond, la chaîne qui se tend retient bien l'hydravion, tout comme elle le ferait pour un bateau.
3- D.L. Oliver : les îles du Pacifique (Payot).
4- Albert t'Sertevens : Ecrivain et voyageur belge (1886-1974).
Il a écrit quatre ouvrages sur la Polynésie Française : L'Or du Cristobal, Taia, La Grande plantation, qui sont des romans ; Tahiti et sa couronne, récits de voyage à travers les archipels. Tous ces ouvrages sont édités chez Payot.
5- Nos gouvernements successifs ayant jugé que ce Territoire d'Outre-mer avait atteint une certaine majorité politique, le statut a bien évolué et les districts sont devenus des communes. Comme en France, le maire gère sa commune. En 1967, le représentant de la France était le Gouverneur ; il a maintenait fait place au Haut-Commissaire de la République Française. Maintenant, la commune de Reao compte les deux atolls Reao et Puka Rua
† CYBAL Jacques- PREMIER MAÎTRE
- Message n°433
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Beau récit André...
jean-claude BAUD- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 83
- Message n°434
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
-André, toujours un grand plaisir de te lire..
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
"Puisqu'on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles".
[James Dean]
Tinto- QM 1
- Age : 73
- Message n°435
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Super récit André...
28 février 1967, coïncidence...J'arrivais aux Arpètes...!!!
28 février 1967, coïncidence...J'arrivais aux Arpètes...!!!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
André RODRIGUEZ, Chouf toujours (1967-73).
GAUBERT- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 76
- Message n°436
ATOL DE REAO
Bonjour à tous, je suis nouveau sur ce site. J'ai fait deux séjour à Réao. Vos récits me rappel de bons souvenirs. J'y étais en 69-70-71.
† CYBAL Jacques- PREMIER MAÎTRE
- Message n°437
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Bienvenue sur le site Gaubert...
Jean-Luc BERTRAND- MAÎTRE
- Age : 71
- Message n°438
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Bonjour aux anciens de REAO, j'y suis passé plusieurs fois en 72 et 73 avec le S/C GOUJON de l'AA pour l'exploitation des PCR quand j'étais affecté au SMSR. Que de souvenirs en découvrant vos photos.
jean-claude le coq- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 77
- Message n°439
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Bonjour à tous les nostalgiques des atolls..
Magnifiques pages de vie Monsieur Pilon..,nous sommes certainement nombreux à n'avoir effectués
que de brefs passages dans ces lagons,avec des souvenirs moindres et quelquefois un peu
estompés par le temps..
Pour ce qui des cassures dans le récif,dus aux tempêtes,ou à des mouvements sismiques,il
semble donc que ces phénomènes aient toujours existé,heureusement pour l'accès des baleinières
de récif dans les atolls fermés?..Quelquefois pour déniaiser les plongeurs néophytes partis
chasser à l'extérieur et qui incapables de retrouver la failles dans les rouleaux,ont du
sacrifier un bon morceau d'épiderme fessier pour rejoindre la cocoteraie et ses crabes..
Pour finir encore une question après ton évocation de l'Aoraï et de l'Horoéna¨: je m'interroge
suite à la lecture l'aventure du "Kong Tiki"et des apports eventuels de civilisations
sud américaines-"Horojéna" déesse mère "vénusienne" des Incas y serait-elle pour quelque chose?
Tout cela juste pour te pousser à nous donner d'autres pages aussi belles..
A quand la publication?..
Toutes mes amitiés
J-Caude
Magnifiques pages de vie Monsieur Pilon..,nous sommes certainement nombreux à n'avoir effectués
que de brefs passages dans ces lagons,avec des souvenirs moindres et quelquefois un peu
estompés par le temps..
Pour ce qui des cassures dans le récif,dus aux tempêtes,ou à des mouvements sismiques,il
semble donc que ces phénomènes aient toujours existé,heureusement pour l'accès des baleinières
de récif dans les atolls fermés?..Quelquefois pour déniaiser les plongeurs néophytes partis
chasser à l'extérieur et qui incapables de retrouver la failles dans les rouleaux,ont du
sacrifier un bon morceau d'épiderme fessier pour rejoindre la cocoteraie et ses crabes..
Pour finir encore une question après ton évocation de l'Aoraï et de l'Horoéna¨: je m'interroge
suite à la lecture l'aventure du "Kong Tiki"et des apports eventuels de civilisations
sud américaines-"Horojéna" déesse mère "vénusienne" des Incas y serait-elle pour quelque chose?
Tout cela juste pour te pousser à nous donner d'autres pages aussi belles..
A quand la publication?..
Toutes mes amitiés
J-Caude
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°440
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Merci pour tes compliments ci-dessus, Jean-Claude
Je n’ai pas connaissance de cette déesse de la civilisation Incas nommée Horojéna. Et je n’ai pas approfondi le dieu Kon Tiki. Par contre, et c’est prouvé, il y a eu des contacts entre les Polynésiens et les côtes Sud Américaine. C’est normal les Polynésiens naviguaient beaucoup.
Et puis il y a quelques mots et objets communs, Kumara, la patate douce par exemple ‘Umara à Tahiti, et puis aussi Totara qui sont les joncs dont on recouvrait les farés, qui poussent dans l’humidité et dans les lacs du Pérou et de Bolivie ; et puis les Quipus qui sont des bâtons mémoire à cordelettes. Mais ce que l’on sait moins c’est qu’un des empereurs des Incas, Pachacutec, je crois, le 8ème , se serait rendu, avec une xpédition de radeaux et ses gens, comme le radeau de Thor Heyerdhal, jusqu’aux Tuamotu.
Aux mêmes dates, presque, la civilisation Polynésienne à été détruite par les Européens, à partir du voyage de Magellan. Celle des Incas s’est effondrée sous les coups de Pizarre en 1532.
Effectivement j'ai un ouvrage de terminé sur la vie en Polynésie, certains diront que ce sont des nouvelles, mais il n'est pas édité pour certaines raisons et je n'ai pas encore cherché un éditeur; Je vous en envoie quelques petites tranches de temps à autre sur ce post. j'ai édité un ouvrage, mais sur ma vie à moi, dans mon enfance, dans mon village. J'ai un troisième ouvrage en cours de finition, mais je me demande si je vais y arriver, c'est que j'ai quatre-vingt berges dans quelques jours. ce troisième, c'est un roman, qui se passe en grande partie à Reao et qui se déroule sur cent ans, la période pendant laquelle les Reao sont passé de l’âge de la pierre polie à l’Ere atomique, et en participant à la fabrication de la bombe. En, effet qu’ils participent aux travaux de la cuisine à Mururoa ou bien au creusement de la passe de Hao, ou bien encore comme plongeurs au SMCB, ils ont bien participé à sa fabrication et je parle uniquement des gens de Reao dont l’Age de pierre a pris fin en 1860 avec l’arrivée des missionnaires catholiques.
Je posterai encore quelques paragraphes, mais, il n’y a pas le feu comme on dit, et je ne veux surtout pas avoir l’air de monopoliser.
Amicalement
André Pilon
Je n’ai pas connaissance de cette déesse de la civilisation Incas nommée Horojéna. Et je n’ai pas approfondi le dieu Kon Tiki. Par contre, et c’est prouvé, il y a eu des contacts entre les Polynésiens et les côtes Sud Américaine. C’est normal les Polynésiens naviguaient beaucoup.
Et puis il y a quelques mots et objets communs, Kumara, la patate douce par exemple ‘Umara à Tahiti, et puis aussi Totara qui sont les joncs dont on recouvrait les farés, qui poussent dans l’humidité et dans les lacs du Pérou et de Bolivie ; et puis les Quipus qui sont des bâtons mémoire à cordelettes. Mais ce que l’on sait moins c’est qu’un des empereurs des Incas, Pachacutec, je crois, le 8ème , se serait rendu, avec une xpédition de radeaux et ses gens, comme le radeau de Thor Heyerdhal, jusqu’aux Tuamotu.
Aux mêmes dates, presque, la civilisation Polynésienne à été détruite par les Européens, à partir du voyage de Magellan. Celle des Incas s’est effondrée sous les coups de Pizarre en 1532.
Effectivement j'ai un ouvrage de terminé sur la vie en Polynésie, certains diront que ce sont des nouvelles, mais il n'est pas édité pour certaines raisons et je n'ai pas encore cherché un éditeur; Je vous en envoie quelques petites tranches de temps à autre sur ce post. j'ai édité un ouvrage, mais sur ma vie à moi, dans mon enfance, dans mon village. J'ai un troisième ouvrage en cours de finition, mais je me demande si je vais y arriver, c'est que j'ai quatre-vingt berges dans quelques jours. ce troisième, c'est un roman, qui se passe en grande partie à Reao et qui se déroule sur cent ans, la période pendant laquelle les Reao sont passé de l’âge de la pierre polie à l’Ere atomique, et en participant à la fabrication de la bombe. En, effet qu’ils participent aux travaux de la cuisine à Mururoa ou bien au creusement de la passe de Hao, ou bien encore comme plongeurs au SMCB, ils ont bien participé à sa fabrication et je parle uniquement des gens de Reao dont l’Age de pierre a pris fin en 1860 avec l’arrivée des missionnaires catholiques.
Je posterai encore quelques paragraphes, mais, il n’y a pas le feu comme on dit, et je ne veux surtout pas avoir l’air de monopoliser.
Amicalement
André Pilon
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°441
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Bonjour et bienvenue aux nouveaux, Gaubert et Marino 7, anciens de Reao.
Il faut nous envoyer des photos, les gars, on les placera sur le site si vous n’y arrivez pas.
Gaubert vu la date de ton premier séjour à Reao, tu dois avoir remplacé le commis Adams ?
Au plaisir et
Amicalement
André Pilon
Il faut nous envoyer des photos, les gars, on les placera sur le site si vous n’y arrivez pas.
Gaubert vu la date de ton premier séjour à Reao, tu dois avoir remplacé le commis Adams ?
Au plaisir et
Amicalement
André Pilon
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
"... Rompre avec toutes ses habitudes et s'en aller, errer, d'île en île, au pays de lumière."
Charmian Kitteredge London, la femme de Jack London.
Pierre Cargoët- QM 1
- Age : 75
- Message n°442
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Ne crains surtout pas de monopoliser le blog,André, nous sommes nombreux à attendre ta prose. Comme le dit Jean Claude le Coq, du fait de nos brefs séjours, il ne nous reste souvent que des souvenirs estompés. Personnellement, le courage me manque pour entreprendre comme tu le faits, les recherches documentaires approfondies nécessaires pour appuyer tes écrits.
Le séjour que j'ai fait sur cet atoll en 68 a été très marquant à bien des égards mais tout ça est devenu un peu flou au fil du temps.
Alors je lis la SAGA de Réao ,comme beaucoup d'entre-nous, avec grand plaisir.
Merci encore.
Cordialement
Pierre
Le séjour que j'ai fait sur cet atoll en 68 a été très marquant à bien des égards mais tout ça est devenu un peu flou au fil du temps.
Alors je lis la SAGA de Réao ,comme beaucoup d'entre-nous, avec grand plaisir.
Merci encore.
Cordialement
Pierre
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Tu ne sais jamais à quel point tu es fort, jusqu'au jour où être fort reste la seule option
(Bob Marley)
Celui dont la pensée ne va pas loin verra les ennuis de près
jean-claude BAUD- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 83
- Message n°443
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
André, j'ai connu un plongeur Marie du SMCB dans les années 66/71..
Un plongeur exceptionnel, je crois qu'il était de Reao, mais peut-être de Tureia..
J'ai vu une photo de lui avec une murène d'au moins deux mètres...
Quelqu'un l'a-t-il connu ?
Un plongeur exceptionnel, je crois qu'il était de Reao, mais peut-être de Tureia..
J'ai vu une photo de lui avec une murène d'au moins deux mètres...
Quelqu'un l'a-t-il connu ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
"Puisqu'on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles".
[James Dean]
† tataio- PREMIER MAÎTRE
- Age : 77
- Message n°444
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
pour André et Jean Claude Le Coq
voici ce que j'écrivais en Mars 2008
Nous sommes toujours en 1956, de Pitcairn Thor Heyerdahl mit le cap sur Mangareva. Ils jetâmes l’ancre dans l’eau cristalline d’une jolie lagune entourée de montagnes déchiquetées, au dessus d’un sauvage et coloré jardin de coraux. En fait ils ont mouillés devant Rikitea mais c’est plus joli quand c’est romancé.
La femme d’un administrateur français en voyage à Mangareva rassembla les habitants pour une grande fête de bienvenue, ce qui fournit l’occasion de voir une danse en l’honneur du roi légendaire Tupa. Selon la légende ce roi était venu de l’Est avec toute une flottille de grands radeaux à voile. Après une visite de quelques mois , il était retourné dans son puissant royaume de l’Est, sans plus jamais se montrer à Mangareva.
Par l’époque et par le lieu , cette légende correspond étonnamment à la légende des Incas sur leur grand Chef Tupac Yupanqui, qui fit construire une énorme flottille de radeaux de balsa à voile et il partit pour visiter deux lointaines îles inhabitées, dont il avait entendu parler par des commerçants navigateurs. Selon les historiens incas, Tupac Yupanqui passa presque un an à croiser dans le Pacifique, puis il retourna au Pérou avec des prisonniers et du butin, après avoir exploré deux îles.Thor Heyerdahl savait, grâce a son expérience avec le Kon Tiki qu’un tel voyage était parfaitement possible.
Aujourd’hui encore, vestige probable de ces contacts, une légende de l’île de Mangareva évoque l’arrivée d’un dénommé Tupa à la tête d’une importante flotte. Le nom de Te-ava-nui-o-Tupa, « grand canal de Tupa » continue d’y faire référence … Même chose à Nuku Hiva, dans les îles Marquises, où un mythe mentionne le nom d’un chef Tupa venant du levant à la tête de nombreuses embarcations. Tupac Yupanqui serait-il le Tupa des légendes polynésiennes ?
Pour moi, même si je suis d'accord avec André pour dire que les Polynésiens furent et sont encore de grands navigateurs, il est quand fort probable que ce soit plutot les sud- américains (peruviens incas entre autre) qui sont venus les premiers en Polynésie en suivant les courants et les vents dominants. Les Polynésiens de l'époque auraient bien eu du mal a remonter au vent avec le courant de face et avec leurs embarcations d'alors.
pour ma part je crois que les mots similaires viennent des Incas du Perou et pas le contraire, mais bien entendu cela n'engage que moi.
bonsoir
voici ce que j'écrivais en Mars 2008
Nous sommes toujours en 1956, de Pitcairn Thor Heyerdahl mit le cap sur Mangareva. Ils jetâmes l’ancre dans l’eau cristalline d’une jolie lagune entourée de montagnes déchiquetées, au dessus d’un sauvage et coloré jardin de coraux. En fait ils ont mouillés devant Rikitea mais c’est plus joli quand c’est romancé.
La femme d’un administrateur français en voyage à Mangareva rassembla les habitants pour une grande fête de bienvenue, ce qui fournit l’occasion de voir une danse en l’honneur du roi légendaire Tupa. Selon la légende ce roi était venu de l’Est avec toute une flottille de grands radeaux à voile. Après une visite de quelques mois , il était retourné dans son puissant royaume de l’Est, sans plus jamais se montrer à Mangareva.
Par l’époque et par le lieu , cette légende correspond étonnamment à la légende des Incas sur leur grand Chef Tupac Yupanqui, qui fit construire une énorme flottille de radeaux de balsa à voile et il partit pour visiter deux lointaines îles inhabitées, dont il avait entendu parler par des commerçants navigateurs. Selon les historiens incas, Tupac Yupanqui passa presque un an à croiser dans le Pacifique, puis il retourna au Pérou avec des prisonniers et du butin, après avoir exploré deux îles.Thor Heyerdahl savait, grâce a son expérience avec le Kon Tiki qu’un tel voyage était parfaitement possible.
Aujourd’hui encore, vestige probable de ces contacts, une légende de l’île de Mangareva évoque l’arrivée d’un dénommé Tupa à la tête d’une importante flotte. Le nom de Te-ava-nui-o-Tupa, « grand canal de Tupa » continue d’y faire référence … Même chose à Nuku Hiva, dans les îles Marquises, où un mythe mentionne le nom d’un chef Tupa venant du levant à la tête de nombreuses embarcations. Tupac Yupanqui serait-il le Tupa des légendes polynésiennes ?
Pour moi, même si je suis d'accord avec André pour dire que les Polynésiens furent et sont encore de grands navigateurs, il est quand fort probable que ce soit plutot les sud- américains (peruviens incas entre autre) qui sont venus les premiers en Polynésie en suivant les courants et les vents dominants. Les Polynésiens de l'époque auraient bien eu du mal a remonter au vent avec le courant de face et avec leurs embarcations d'alors.
pour ma part je crois que les mots similaires viennent des Incas du Perou et pas le contraire, mais bien entendu cela n'engage que moi.
bonsoir
A FA'A HEIMOE TO OE ORA, E HA'A MAU TEIE MOE -
Fais de ta vie un rêve, et de ce rêve une réalité - citation de St Exupery
jean-claude le coq- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 77
- Message n°445
Collection atolls,cocotiers et nuages?..
Bonsoir Monsieur Pilon...
André voici deux infos un peu perso:
Ce soir je vais écouter notre poète Gaston Couté à Bouchemaine..,un rappel bien trop
rare de nos racines et de notre "vieux patois maternel"..
Ensuite si un jour tu te décides à chercher un éditeur je pourrais te présenter au patron
des "Editions du Petit Pavé",Gérard Cherbonnier?..
Quand je t'aurai signalé notre festival BD ce week-end à Chalonnes j'en aurai fini avec
les nouvelles du jour en Coteaux du Layon,festival qui coïncide avec les parutions Bd ,
rappelant un certain cinquantième anniversaire- si si c'est aussi de la culture et un mode
"cognitif" approprié à notre époque..
Bien amicalement.
J-Claude
André voici deux infos un peu perso:
Ce soir je vais écouter notre poète Gaston Couté à Bouchemaine..,un rappel bien trop
rare de nos racines et de notre "vieux patois maternel"..
Ensuite si un jour tu te décides à chercher un éditeur je pourrais te présenter au patron
des "Editions du Petit Pavé",Gérard Cherbonnier?..
Quand je t'aurai signalé notre festival BD ce week-end à Chalonnes j'en aurai fini avec
les nouvelles du jour en Coteaux du Layon,festival qui coïncide avec les parutions Bd ,
rappelant un certain cinquantième anniversaire- si si c'est aussi de la culture et un mode
"cognitif" approprié à notre époque..
Bien amicalement.
J-Claude
GAUBERT- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 76
- Message n°446
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
pour andré pilon, j'ai envoyé mes photos à l'adresse indiquée, mais je ne les vois pas apparaitre sous mon nom. Ainsi que des photos sur reao. Help................
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°447
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
A Reao en 1969
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Départ de Reao, séjour terminé, il n'y a pas trop de larmes
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Mouvements sur le beau lagon de Reao aux eaux bien bleues et bien profondes, plus de vingt mètres.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Départ de Reao, séjour terminé, il n'y a pas trop de larmes
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Mouvements sur le beau lagon de Reao aux eaux bien bleues et bien profondes, plus de vingt mètres.
crédit photos : Patrick Gaubert
A.P.
† PILON- MAJOR
- Age : 94
- Message n°448
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Manoeuvrer sur un lagon : un plaisir inouliable
[justify] Le personnel qui était affecté sur un atoll pouvait, à condition d'être sérieux et d'avoir un peu de connaissance du plan d'eau, Sous l'autorité du chef de poste, manoeuvrer le Canot Boston, muni d'un moteur hors bord de 4O cv. Cet équipage servant principalement pour faire les liaisons depuis le rivage du lagon avec le catalina qui se posait à Reao une fois par quinzaine pour les liaisons normales.
au fond, sur le rivage on distingue le 4X4 équipé de sa remorque qui a amené là le personnel partant et qui va repartir vers le poste qui est à quatre kilomètres de là, à gauche.
voici donc deux photos de cette activité bi-mensuelle, le catalina, comme un gros canard, attend bien sagement dans l'eau calme ses passgers.
Credit photos / Patrick Gaubert
André Pilon
Dernière édition par PILON le Ven 19 Fév 2010 - 11:36, édité 1 fois
GAUBERT- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 76
- Message n°449
mes photos
Merci à andré d'avoir mis mes photos. Le capitaine que tu peux voir est le pilote du catalina qui m'a ramené à tahiti, à la fin de mon deuxième séjour.
GAUBERT- MAÎTRE PRINCIPAL
- Age : 76
- Message n°450
Re: REAO, l'écho d'un lointain lagon.
Voici une nouvelle photo qui rappellera aussi qu'il fait très chaud à Réao. A ma droite, derrière le comptoir, c'est le cuisinier de l'époque (appelé) dont je ne me rappelle plus le nom, ainsi qu'un autre collègue qui je crois était radio et dont je ne me rappelle plus le nom lui aussi.C'est dur de vieillir !...[center]
Dernière édition par GAUBERT le Sam 20 Fév 2010 - 16:13, édité 1 fois