par † PILON Dim 4 Mai 2008 - 21:36
Une curiosité
Cinq églises à Reao !
En cent ans quatre églises furent construites sur notre atoll et une cinquième fut commencée et non terminée.
C’est quand même quelque chose d’incroyable pour une si petite île, pour une communauté qui comptait peut-être mille personnes en 1865, et à peine trois cents âmes un siècle plus tard, lors de l’établissement du Centre d'expérimentations du Pacifique.
Mais quand même moins surprenant que les travaux pharaoniques qui eurent lieu à Mangareva.
Le premier missionnaire de Reao fut le père Roussel qui arriva en juin 1865 avant de se rendre à l’île de Pâques l’année suivante, là où il eut ses différents avec le colon Dutrou-Bornier.
Comme la population était disséminée sur le pourtour de l’atoll, il est probable, selon Teaka Pou, que plusieurs lieux de cultes furent construits mais il n’en reste aucune trace, ces matériaux étant putrescibles.
Par la suite, la population ayant été regroupée en un seul lieu, au lieu-dit Tapu Arava, qui est toujours le village actuel, on construisit rapidement une église, avec l’aide des premiers chrétiens, en matériaux locaux : du bois, des branchages, des feuillages.
(Pou me disait aussi que ce village aurait dû s’appeler Pua Kiri Kiri, et non pas Tapu Arava, c’était une erreur de popaa, une erreur de notation de géographe marine).
Alors, on entreprit bientôt la construction d’un bâtiment en dur, c’est l’église que nous avons pu connaître jusqu’en 1968.
C’était un bâtiment sobre couvert en tôle au long duquel une grande citerne était accotée ce qui permettait de récolter l’eau de pluie et la stoker.
C’est celle qui est présentée en sortie de messe à la page 3 de ce post.
Quand, dans les années 30, un hôpital pour lépreux fut fondé, principalement pour des malades de Puka Rua et de Reao, on y construisit une petite église en dur réservée à ceux-ci, ainsi qu’un cimetière, mais elle était couverte en nikau ou en fara, c’était donc la troisième. Elle était considérée comme provisoire car la construction d’un édifice cultuel plus grand allait être commencé mais bientôt abandonné, la léproserie allant fermer après la Seconde Guerre mondiale.
On peut remarquer les premier murs de cette dernière ébauche, à l’abandon, sur la photo où l’on sort le ballon du hangar pour faire grimper le puaka reva, le cochon volant.
Les murs sont bien visibles, en arrière plan, à droite du hangar de gonflement, qui atteignent la hauteur d’un bon mètre avec un fourré d’une espèce d’acacia envahissant à l’intérieur, dans ce qui aurait été la nef.
Et puis, nous arrivions à la cinquième, la magnifique église de maintenant, celle qui fut commencée en 1968, que j’ai pu voir en 1970, alors qu’elle était loin d’être terminée et qui a été bâtie par toute la communauté, grands comme petits, femmes et enfants.
Alors que le précédent bâtiment était orienté à peu près à l’Ouest, l’église nouvelle sera orientée vers le Sud-Ouest (environ 240).
Pour cette église, qui compte huit grandes fenêtre de chaque côtés, nous en avons déjà parlé, tout ou partie des vitraux ont été offerts par Eddy Mercks, ancien coureur cycliste, vainqueur du Tour de France, qui est le neveu du père Victor, le desservant de cette paroisse maritime à cette époque.
André Pilon
Dernière édition par PILON le Dim 4 Mai 2008 - 23:18, édité 1 fois