Rarement, très rarement mais il est arrivé que l'émetteur tombe en panne, entrainant une interruption non prévue de l'émission à destination des sous-marins en plongée. Dans ces cas-là, il nous fallait réagir vite et bien. A l'issue, il y avait une véritable enquête : minute par minute, il fallait rendre compte à ALFOST de tout ce qui avait été fait à Kerlouan entre l'interruption de l'émission et son rétablissement. A tous les niveaux : opérateur, chef de quart, chef de salle, officier de garde, chef de station (suivant que l'on soit pendant les heures ouvrables ou en dehors).
Tous les messages échangés entre KLN et ALFOST étaient "Immédiat" et "Secret Défense". Comme je l'ai déjà dit, le STIR ATLANT n'était qu'en INFO de ces messages.
Côté STIR, je ne rendais compte qu'au CC Jobert, commandant en second, et au CF Léon, commandant.
Ils m'ont toujours fait confiance et j'ai toujours eu d'excellentes relations avec les deux. Appréciable, très appréciable.
Entre 1996 et 1999, que ce soit côté TRANS ALFOST ou côté STIR ATLANT, je n'ai jamais eu le moindre petit problème.
Une petite anecdote à propos de Jobert :
Mon fils était certain de faire son service militaire dans la Marine. En effet, pendant plusieurs mois, il avait consacré tous ses samedis après-midi à suivre une PMM, préparation militaire Marine, à l'école des fusiliers-marins de Lorient. Dès son incorporation au CFM Hourtin, j'allai voir le CC Jobert, pour que mon fils puisse, si possible, obtenir une affectation correspondant à son desiderata : ça tombait bien, Jobert connaissait très bien le commandant d'Hourtin et il était très heureux de me rendre service.
"C'est la moindre des choses" me dit-il.
Sympa. Croyant me faire plaisir, il voulait faire affecter mon fils ... à Kerlouan !
"Vous n'avez qu'un mot à dire, major, et dans deux semaines, votre fils est avec vous à Kerlouan".
Hors de question ! Cette situation serait très gênante, tant pour moi que pour mon fils. Au mieux, il passerait pour un pistonné, un "fils à papa". Au pire, d'être "l'espion" du chef de station au sein de l'équipage.
Anecdote dans l'anecdote :
Mon fils vivait à Paris (études) et avait pour compagne une jeune femme qui chantait dans le métro. Il demanda - et obtint - d'être affecté à Paris. Quelques années plus tôt, sa compagne avait eu pour très bonne amie une certaine Sirima, elle aussi chanteuse d'origine étrangère dans le métro parisien.
Sirima : ce nom ne vous rappelle rien ? Repérée dans métro, c'est elle qui chantait "Là-bas" avec Jean-Jacques Goldman.
Elle a été assassinée par son compagnon. Il n'a pas dû faire beaucoup de prison car mon fils l'a revu à Paris.