Un premier tour d'horizon me permet de constater que les grosses bailles, mouillées, hier, à nos côtés, ont déjà pris le large.
Derrière nous, 5 ER s'ébrouent, alors que notre chef de flotille, le "Cassard" (D623), se dandine doucement, plus au large, au gré de la houle.
A notre vue, celui-ci se met en route et nous prenons la ligne de file ; à sa suite, notre "Normand", dans ses eaux.
Deux divisions, soit 6 ER, à la suite d'un EE conducteur de flotille ; il n'y a pas à dire, ça a de la "gueule"...
Nous virons, cap au sud ; la côte, à babord, est déjà loin.
Enfin, nous y voilà ; pas de doute, nous allons effectuer un RAM (Ravitaillement à la Mer).
Effectivement, nous avons rejoint le PR (Pétrolier Ravitailleur), la "Baïse" (A625), notre habituelle "vache à lait".
Déjà, le "Cassard" quitte la formation et va se positionner sur son tribord.
Pour cette première manoeuvre, il n'y aura que lui à "traiter" ; ensuite, cela se fera, deux par deux, un ER de chaque bord, et simultanément.
C'est à nous, maintenant, de jouer les chefs de file et nous prenons le sillage de la "Baïse, en attendant notre tour.
Quelques dizaines de minutes et nous y voilà ; nous nous positionnons, nous à tribord et le "Vendéen" à babord.
Et moi qui comptais bien poursuivre ma sinécure...
Le haut-parleur du bord nous réclame aux "poste de manoeuvre" et, "pôvre de moi", me voilà souquant sur un bout pour haler, à bord, la manche à combustible...
Moi qui voulais voir la manoeuvre de près, je suis servi, et je n'aurai rien a regretter ; et du reste, je ne regrette rien.
Et puis, ouf ! J'ai, quand même, réussi à prendre une (mauvaise) photo de la "Baïse", pendant l'opération.
Il faut dire que j'ai toujours mon "Instamatic Kodak" qui prend au bout d'un cordon, sous ma vareuse.
Et voilà, c'est fini ; c'est ce que l'on pourrait appeler de "la belle ouvrage".
Alors, on donne un coup de barre à tribord pour s'écarter, on laisse tomber la vitesse, on se laisse dépasser par tout le monde et on reprend place dans la ligne ; cette fois nous sommes les avant-derniers, le "Vendéen" en serre-file.
Ce n'est qu'à la fin des transbordements, que par la force des choses, nous nous retrouverons derrière le "Cassard".
Alors, avec quelque retard sur l'horaire habituel ; il sera temps de passer à la cambuse, puis à table.
La suite des opérations, ce sera pour cet après-midi...