Je termine, tout juste, quand vient l'heure de dresser les tables, pour le dîner.
Les 2 corvéables reviennent de la cuisine et de la cambuse, avec, qui la gamelle, qui le bidon.
Bonne nouvelle, Le cambusier, très compréhensif, nous a accordé une double ration de pinard ; merci cambusier !
Voilà un gars qui sait, ce que sont les adieux, aussi bien, pour ceux qui restent, que pour ceux qui partent.
La soirée se passe, dans la bonne humeur ; bien que règne, comme une certaine mélancolie.
Et puis, c'est bientôt, l'heure du couvre-feu ; il faut remettre tables et chaises au plafond, sortir les hamacs des bastingages et les crocher à leurs postes habituels.
Bonne nuit, les amis.
Branlebas ! Branlebas !
Ah oui, c'est vrai que ça va être une journée chargée, aujourd'hui…
Alors, récapitulons : lever, douche, petit déjeuner, couleurs, plier et rendre le hamac, finir de remplir le sac, bureau des mouvements, adieux à l'équipe, signature pour le factionnaire, salut au couleurs, coupée, terre…
Tout se passe comme prévu, et dans les temps ; reste à gagner le bassin Vauban, par mes propres moyens, et avec mon sac sur le dos et ma petite valise bleue, à la main…
Mais avant, comment résister, à prendre une toute dernière photo…
Adieux, "Normand" !
Du quai Noël ; ça fait une trotte.
Il faut contourner les darses "Missiessi", "Castigneau" et "Vauban".
Je sais, je l'ai fait hier ; mais alors, je n'étais pas chargé.
Allons, en avant ! C'est parti.
Avant de tourner, à droite, pour quitter le "Quai Noël", fief des ER ; j'aperçois, au loin, les appontement de "Milhaud"
Tiens ! C'est là que mouillent les grosses "bailles" et les EE.
Encore quelques jours, et j'y serai.
Je continue ma marche, et, fort heureusement, toutes les passerelles reliant les rives des bassins de radoub sont praticables.
Ce sera toujours ça de pris ; c'est tellement long et fastidieux de contourner ces cales sèches.
Enfin, voici "Vauban", et mon "Tartu", tout au fond de son "trou".
Approchons- nous de la coupée, ou du moins, de ce qui en tient lieu ; en fait, ce n'est qu'une espèce de pont, en madriers sur lequel circule une nuée d'ouvriers…
Approchons-nous encore.
Nous y voilà.
Et bien, il ne reste qu'à monter à bord ; une autre vie commence…
Cordialement.
Xavier