Bonjour aux anciens radios du Cranou et les autres,
Anciens au sens noble du terme bien entendu ! après tout j'en suis un peu non ? et puis les anciens sont surtout ceux qui forment la mémoire vivante de la spécialité.
Personnellement, la seule station navire-terre dans mon parcours a été "Le Cranou", 2ème semestre 1973. Et j'en garde un souvenir assez mitigé. Désigné sur la Jeanne pour juillet 1973, lorsque je suis arrivé à bord j'ai recu un message de Paris qui m'informait être admis au B.S radio. Ce même message me donnait le choix entre rester sur la Jeanne et aller au B.S à l'issue ou rallier le CIN pour la session débutant en janvier 1974. Convoqué chez l'O2 j'ai donc opté pour le B.S, la Jeanne d'Arc je pouvais y être affecté plus tard ! (et c'est d'ailleurs ce qui c'est passé en 1976-1978). Cet officier l'a très mal pris, car je lui posais un problème : me débarquer aussitôt, m'affecter en sub..... un casse tête pour lui ! ! De mon côté, aller au B.S de suite, me faisait gagner de l'avancement, salaire... la promotion sociale quoi ! Bref, son problème n'était pas le mien. Débarqué pour le service TER Brest, j'ai été désigné pour LE CRANOU en aout 1973. Station connue évidemment mais pas physiquement. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cette petite structure perdue, là-haut sur les collines bretonnes, près de Hanvec. A cette époque j'étais SM, et donc concernant le service, peu nombreux (4) nous marchions par bordée en permanence. Par jour, deux opérateurs pour assurer les veilles (sur H.P) durant toute la journéee. Le blockhaus était dans un état de confort lamentable, les dortoirs, les lits étaient infestés par les puces apportées par les nombreux chats vivants dans les conduits et autres chemins de câbles et antennes.... le DDT règnait en maître dans tout ça !! Puces que nous ramenions à la maison, ma femme était enchantée !! Bref une galère moderne ou nous assurions tout de même N/T A1, F1, 500, les liaisons internes des stations côtières et je ne sais plus quoi encore..... Heureusement la vie en surface était super sympa, le personnel très solidaire avec une ambiance formidable. Je me souviens des virées chez les fermiers pour avoir des oeufs, des cueillettes de cresson dans un ruisseau à proximité.... Quelques fois, la patronne de la ferme ou nous allions nous invitait pour manger une crèpe. Elle la sortait d'une pile emballée dans un tissu de coton, rangée soigneusement dans l'armoire bretonne au coin de la pièce chauffée par une grande cheminée ouverte sur un intérieur soigné et typique de la région. Le tout accompagné d'une bolée de cidre.... on se croirait dans un roman, mais c'est véridique. Si vous avez fait Le Cranou à cette époque, vous pouvez le confirmer. Je ne me souviens plus du nom du malheureux PM radio responsable de la station qui un jour de maintenance n'a rien pu faire pour éviter qu'une antenne de réception, genre râteau (le nom m'en souvient plus ???) ne s'affale à terre dans un fracas infernal. Je crois me souvenir qu'il y avait un problème d'orientation du râteau et pour y accèder il fallait coucher l'antenne articulée a la base. Hélas un axe a lâché et tout est tombé . N'étant que spectateur, comme tout le monde, il était trop tard pour agir. J'imagine ensuite les soucis du Pm pour expliquer cet accident. Le savait-il vraiment lui aussi? Six mois dans cette affectation ont été suffisants pour ne plus vouloir y retourner ni dans une autre du même type. Pour rejoindre la station, nous faisions à partir d'un point de ralliement, un bar près de Recouvrance (l'Iroise (?)) le voyage en mini bus du CAP. Un matin donc, sur la voie expresse aprés Plougastel, il y avait un vent latéral assez fort. Devant nous une voiture tractait une caravane et soudain, celle-ci se mit à tanguer , rouler.... bref au bout d'un moment, elle s'est mise à tourner sur son attelage ! Bien entendu la caravane n'a pas résisté au choc, vitres, porte, cloisons éclatées laissant échapper vélos, bagages...... tout le monde s'est arrêté mais nous ne pouvions plus rien y faire. Heureusement il n'y eut aucun blessé ni dégat autre que celui de la perte de la caravane. Une dernière, lors d'un retour vers Brest, dans les hauts de la ville, nous suivions une voiture qui soudain à pris feu côté moteur.... sans cèder à la panique de son conducteur, notre chauffeur CAP s'est emparé très vite de l'extincteur du bus et est allé asperger le véhicule. Celui-ci je crois, a été félicité quelques temps après. En fait mon affectation a été courte, 6 mois, pas très enrichissante professionnellement, mais très riche sur le plan humain. Je pourrais écrire un livre avec toutes ces annecdotes vécues durant ma carrière matitime........hé, tiens pourquoi pas ?
A bientôt sur la fréquence......Amicalement.