par BONNERUE Daniel Ven 18 Juil 2008 - 15:13
A bord de l'ER "le Normand", le souvenir que je garde du Maître "mécanicien" LEMIERRE, hors son visage ridé, c'est son incompétence notoire ; au demeurant, il n'était pas particulièrement désagréable. En tous cas, lorsqu'il ne roupillait pas sur sa chaise durant le quart, il ne fallait pas le perdre de vue car il avait une tendance à faire des manœuvres, notamment de vannes, aussi inutiles que potentiellement dangereuses. A cause de lui et alors que j'étais Second-Maître, j'ai failli avoir de sérieux ennuis avec l'IM1 GIRAUD, l'irréductible "ennemi" des maistranciers. A l'insu de tous, le Maître LEMIERRE avait "bricolé" un pseudo presse-étoupe, autant néfaste qu'inutile, sur le robinet Bradford d'un brûleur (chaudière bâbord). La conséquence, c'est que ce pseudo presse-étoupe décollait le boisseau conique du robinet en comprimant le ressort d'appui, provoquant ainsi une fuite de mazout qui s'écoulait dans le vase clos en avant de la façade de la chaudière. En fonctionnement, la température en cet endroit était telle que les vapeurs se sont spontanément enflammées entraînant un début d'incendie dans le vase clos, heureusement éteint rapidement. A votre avis, qui fut convoqué chez l'IM1 GIRAUD pour recevoir un "savon" ? Moi, bien sûr... Le chef du service "machine" me demanda tout d'abord si je savais comment était constitué un robinet Bradford, puis pour me mettre à l'épreuve me tendit une feuille de papier et un crayon pour en faire le dessin ; ce que je fis immédiatement. Constatant pourtant que mon dessin était correct, j'eus toutefois droit à une "engueulade" particulièrement violente avec une quasi-accusation de sabotage. Je fus obligé de rappeler à ce "triste sire" qu'il était de la responsabilité du chef de service, donc de la sienne, de confier aux gens particulièrement incompétents sur le plan professionnel, d'autres tâches, notamment plus "bureaucratiques" que techniques.
Lorsque j'appris quelques années plus tard que cet IM1 devenu IMP fut sévèrement sanctionné pour une grave négligence technique à bord du CAA "De Grasse", je vous laisse imaginer ma satisfaction.
En attendant, après avoir demandé à l'amiral CABANIER la faveur d'être débarqué et muté en Algérie avant que le navire parte en carénage (aujourd'hui IPER) à Bizerte, je suis arrivé dans ma nouvelle affectation avec un PIM pourvu d'un "zéro" en sobriété. Ce qui signifiait que j'étais constamment "imbibé", incapable de faire mon travail et que j'entraînais mes camarades à la boisson... Mais là, je me dois de préciser que concernant cette notation le Maître LEMIERRE ne portait aucune responsabilité. Mon nouveau chef de service, l'OE1 mécanicien LE BOLLEZ, qui me fit confiance "à priori", se rendit rapidement compte que cette notation "scélérate" ne correspondait aucunement à la réalité.
Dernière édition par BONNERUE Daniel le Ven 18 Juil 2008 - 15:21, édité 1 fois